L’ouverture de la LGV va causer un bouleversement des horaires. La Région attend plus de la SNCF pour favoriser le transport par rail.
Depuis 1998, la Région se bat pour combler « le sous-équipement ferroviaire » du Sud-Ouest. L’ouverture de la LGV Paris-Bordeaux le 2 juillet sera la première étape. « 2017 sera déterminante pour l’avenir. C’est un vrai big bang ferroviaire », assure Renaud Lagrave, vice-président chargé des transports au conseil régional.
Bouleverser les horaires aura été « un travail de Romains », qui fera l’objet ces prochains mois d’une forte communication tous azimuts (téléphone, courriers, annonces, flyers, presse, etc.).
TER contre covoiturage
Pour la Région, la LGV, « épine dorsale de l’offre ferroviaire », devra se poursuivre vers l’Espagne et Toulouse « pour compléter la carte des axes européens où l’axe atlantique est le plus démuni », note Renaud Lagrave.
L’effort du conseil régional pour ramener les Aquitains dans le train s’est traduit par de lourds investissements. 485 M€ pour renouveler le matériel roulant, soit 61 rames dont 53 ont été livrées à ce jour. Suivront 24 Régio2(trains à deux niveaux). Ce sont aussi des tarifs destinés à contrer le covoiturage : les tarifs Tribu (jusqu’à 50 % de réduction pour 5 personnes), les Pass Océan et Fest’TER permettant d’aller au festival ou à la plage à moindre coût. En 2016, 329 000 voyageurs ont préféré le train au covoiturage grâce à ces offres.
La Région anime déjà 19 comités de ligne pour écouter les doléances des passagers. Ces comités seront plus actifs que jamais.
La ponctualité en baisse
Car si la Région veut lutter contre la pollution et le tout-voiture, encore faut-il que ses TER puissent rouler et assurer une ponctualité indispensable. Or, une fois de plus, la SNCF n’a pas tenu en 2016 ses engagements. En Aquitaine, le taux de ponctualité était l’an passé de 87,1 %, soit une baisse de 0,3 %, et les trains supprimés étaient à 1,9 %, contre 1 % en 2015.
« Vu les sommes investies, on doit avoir la ponctualité. C’est encore une année catastrophique, alors que nous devons lutter contre la saturation routière et les pics de pollution. Il est insupportable que des usagers renoncent au train à cause du manque de ponctualité », tempête Renaud Lagrave.
Un réseau sinistré
Ce qui pose la question de l’état du réseau. « Sur certaines lignes, on va plus vite en scooter qu’avec le train », se désole le vice-président. « On peut se demander si la stratégie de la SNCF est de mettre des gens dans les trains », s’interroge-t-il en notant que celle-ci met en place des bus (Ouibus) en concurrence des TER ! « Il serait de bon ton que les engagements soient pris pour qu’on puisse faire rouler les TER partout, sinon l’érosion de la fréquentation va se poursuivre. Je tire la sonnette d’alarme », poursuit Renaud Lagrave.
« Tout ce que nous faisons, c’est pour favoriser l’accès aux TER. C’est un choix stratégique, environnemental et de sécurité. On continue à y croire. Si tout fonctionne, les usagers préféreront le train », assure-t-il. La balle est désormais dans le camp de SNCF Réseau.
53 000 voyageurs par jour sur le réseau TER
La Nouvelle-Aquitaine comprend 34 lignes TER couvrant 3 226 km de lignes. 314 haltes et gares les jalonnent. Avec 53 000 voyageurs quotidiens sur les 700 circulations, la fréquentation 2016 est en baisse de 5,3 % par rapport à 2015 et les recettes ont reculé de 5,9 %.
La Nouvelle-Aquitaine compte 16 500 abonnés TER. Le taux de ponctualité des TER a été de 87,1 % en Aquitaine en 2016 (ancienne région), alors que l’objectif était de 91 %. La Région attend un plan de relance « ambitieux avec des cibles objectives » de la SNCF pour 2017.