Également opérateur ferroviaire, le port de Bayonne entend investir à Lacq, sur une ancienne friche, pour créer une plateforme.
Le port de Bayonne renoue avec la croissance de trafic. Pour surfer sur la vague de la reprise, la chambre de commerce du Pays basque prévoit d’investir dans une zone de chargement ferroviaire au cœur du bassin de Lacq. Explication avec Georges Strullu, vice-président de la CCI Bayonne Pays basque.
- Quels sont vos projets pour développer le fret au-delà du Pays basque et ramener encore du trafic sur le port depuis le bassin de Lacq ?
Aujourd’hui, la zone de Lacq exporte chaque année 70 000 tonnes de bio éthanol et 80 000 tonnes de pétrole brut via le port de Bayonne. Et elle importe 450 000 tonnes d’engrais à destination des producteurs de maïs. Depuis octobre 2015, la CCI est actionnaire majoritaire de l’opération ferroviaire de proximité (OFP) Sud-Ouest qui permet de réaliser des opérations de tractage à destination de Tarbes, Bayonne, Bordeaux ou la frontière espagnole, pour que les convois soient acheminés ensuite par la SNCF. Et cela fonctionne.
Notre ambition est de poursuivre le développement avec une proposition ferroviaire sur le bassin de Lacq qui permette aux entreprises de faire baisser leurs coûts de transport. C’est pourquoi nous projetons, avec la CCI de Pau, la communauté de communes Lacq-Orthez et les entreprises de Lacq, la création d’une zone de massification. Elle pourrait trouver sa place dans une friche, comme Rio Tinto ou Celanese. Concrètement, il s’agit de vastes hangars, desservis par des voies ferrées, à l’intérieur desquels des équipes, pas forcément très nombreuses, procèdent au chargement et déchargement des trains avec différents produits et fournisseurs.
- Cela ne vient-il pas en concurrence du transport routier ?
On est à 10 000 poids lourds par jour à la frontière espagnole. Et l’augmentation de trafic va se poursuivre. Personne n’imagine que la troisième voie en construction sur l’autoroute ne soit pas utilisée. Mais ça ne peut pas être la seule réponse à la desserte du bassin économique. L’acheminement du maïs par le port, c’était 4 000 camions par an. En le reportant sur le train, on gagne en bilan carbone, en traçabilité et en économies pour les entreprises, la route mobilisant du monde pendant de longues périodes.
L’idée est bien de travailler à une offre alternative, pour aider les entreprises à baisser leurs coûts et à devenir plus compétitives. Dans le même esprit, on réfléchit à donner la possibilité aux entreprises de Lacq de facturer le transport au client au départ de Bayonne. Charge à nous d’imaginer en complément un paiement forfaitaire à l’année entre Lacq et Bayonne, toujours pour améliorer leur compétitivité. Avec la CCI de Pau, nous travaillons main dans la main. L’enjeu, c’est d’organiser un territoire au top pour l’emploi, l’économie et l’environnement. Et on y arrivera, c’est sûr !