EL PAIS
ANTONIO ALONSO – YOLANDA CLEMENTE – HUGO GUTIÉRREZ – RODRIGO SILVA
Madrid 21 AVRIL 2017
Le TGV espagnol a un quart de siècle et un réseau opérationnel de 3.240 kilomètres. La grande vitesse a été inaugurée en Espagne sur la ligne Madrid – Séville, en avril 1992, introduisant ce nouveau réseau en Espagne, mais avec des doutes sur sa rentabilité. Le premier voyage commercial eut lieu le 21 avril, le jour suivant l’ouverture de l’Exposition Universelle de Séville.
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Cette première ligne de 471 kilomètres mettait moins de trois heures entre et Séville, avec arrêt à Ciudad Real, Puertollano et Cordoue, ce qui a donné une impulsion considérable à ces villes. Malgré le relief difficile de la péninsule, selon Renfe, la vitesse commerciale moyenne sur le réseau à grande vitesse est de 222 km/h.
Au chapitre des avantages du TGV, les défenseurs du réseau insistent sur l’aménagement du territoire et la connectivité entre grandes agglomérations. En revanche, la face sombre du réseau est son coût élevé. Au total, selon Adif, on a investi 51.775 millions d’euros dans la construction du réseau. A quoi il faut ajouter les coûts de maintenance et d’exploitation. Selon les études effectuées par la Fondation des Etudes d’Economie Appliquée (Fedea), l’énorme investissement réalisé n’est rentable ni pour les entreprises, ni pour la société.
Fedea ajoute que seule la ligne Madrid-Barcelone est rentable. Un trajet qui n’est entré en service qu’en 2008, soit 16 ans après l’ouverture de Madrid-Séville. Aucune nouvelle ligne n’a été ouverte au cours des dix premières années. En revanche, plus de 1.000 kilomètres ont été ouverts dans les dix dernières années, en particulier Madrid – Barcelone et Valence.
Le nombre de voyageurs sur les lignes à grande vitesse a été multiplié par quatre dans la dernière décennie, essentiellement sur les trajets à grande distance. Sur dix ans on est passé de 4,9 à 20,3 millions par an. C’est pour l’essentiel la ligne Madrid – Barcelone qui a pesé dans ce résultat. Par rapport aux lignes conventionnelles, les TGV sont passé d’une position minoritaire à transporter presque deux fois plus de passagers que les trains conventionnels.
Au total, sur 25 ans, selon un rapport de Renfe, 357,5 millions de passagers ont emprunté le TGV, dont 72 millions sur Madrid – Séville, et 52,3 millions sur Madrid-Barcelone en seulement neuf ans.
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Le réseau grande vitesse existant en Espagne atteint 3.240 kilomètres, et 1.500 kilomètres sont en construction, selon Adif. Bien que ces investissements soient la plupart du temps déficitaires, les Gouvernements centraux et régionaux successifs continuent à soutenir ce type de projets comme arme politique en années d’élections.
Le réseau comprend quatre couloirs principaux : Madrid-Barcelone, Madrid-Andalousie, Madrid-Levant et Madrid-Nord. Sur les trois premiers, selon Fedea, les recettes dépassent les coûts variables. Mais si on prend en compte l’investissement de l’infrastructure, le solde positif ne permet de récupérer la mise initiale que sur Madrid-Barcelone.
La flotte de trains à grande vitesse s’est modernisée au fil des ans. Les lignes à grande vitesse espagnoles ont vu passer des convois d’Alstom -les premiers-, de Talgo-Bombardier et de Siemens. En 2016, après plus de dix ans sans une commande de matériel roulant, Renfe a passé un nouveau méga-contrat à Talgo pour 30 nouveaux trains TGV. Ces convois sont capables de rouler à 320 km/h, de transporter un minimum de 400 voyageurs, avec une grande accessibilité et une connexion wifi.
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