Pour Alain Rousset, les dossiers de la Pau-Canfranc et des « batteries du futur » avec Hydro-Québec devraient connaître des avancées sensibles en 2017.
Transports, économie, université…, Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, fait le point sur ce qui attend le Béarn en 2017.
- Avez-vous repris le train Oloron-Bedous depuis l’inauguration de l’été dernier ?
Non, je n’en ai pas eu l’occasion. Mais je suis attentivement la réussite de cette ligne, même si elle n’est pas aussi fantastique en hiver qu’en été. Je crois néanmoins que la section Oloron-Bedous représente 40 % du trafic de la Pau-Bedous, ce qui n’est pas négligeable.
- Ces chiffres sont contestés par certains…
Les opposants se comptent sur les doigts d’une main. Mais on leur donne un écho inconsidéré. Il y a eu ce reportage de France Télévisions qui était d’une mauvaise foi incroyable. Tout le monde sait qu’à midi, dans un train, il n’y a pas grand monde… Je trouve cela mensonger et choquant.
- Le lobbying pour le prolongement de la ligne jusqu’à Canfranc porte-t-il ses fruits ?
D’ici le 30 janvier, il y aura une réunion entre les deux régions et les deux États concernés des deux côtés des Pyrénées. Nous avons jusqu’à la fin février pour déposer à Bruxelles un dossier de candidature dans le cadre d’un nouvel appel à projets. Et nous avons de très bonnes chances d’être retenus. Cela peut nous payer 50 % du coût des études et 40 % de celui des travaux.
- Où en êtes-vous de votre bras de fer avec la SNCF sur les retards et la qualité du service ?
La Nouvelle-Aquitaine est une des régions où les retards sont les plus importants. Seulement 87 % des trains arrivent à l’heure. J’ai bloqué la convention qui calcule ce que l’on verse à la SNCF. La prochaine convention que nous allons élaborer comprendra des sanctions financières extrêmement dures. Maintenant, il y a de vrais espoirs avec notamment les gains de temps générés par la LGV Tours-Bordeaux sur les liaisons vers Paris.
- Êtes-vous prêt à ouvrir les TER à la concurrence ?
Oui, tout à fait. Après, il faudra voir si cela concerne toutes les lignes ou seulement quelques-unes. Il est bon de mettre un peu de concurrence. Cela oblige à être transparent sur les prix.
- Passons à l’économie. Où en est le dossier Hydro-Québec et son usine de production de « batteries du futur » sur le bassin de Lacq ?
Je me suis rendu au Québec pour m’assurer que le projet était toujours d’actualité malgré un changement d’équipes. Nous sommes bien toujours sur de la recherche, la mise au point d’un démonstrateur, puis une usine de production. Il y aura fin mars un tour de table avec Hydro-Québec, Total, Schneider et Arkema.
- Comment voyez-vous le futur du bassin de Lacq ?
Ce site a un bel avenir. Mais cela dépend aussi beaucoup du fait que Total continue à l’animer. Nous misons sur de nouvelles filières : le biomimétisme, le traitement biologique des maladies, le carbone bio-sourcé…
Les Pyrénées-Atlantiques sont, en matière d’économie, un territoire béni par les dieux ! Turbomeca est par exemple en train d’installer un atelier du futur dans une usine du futur. Les métiers changent, les conditions de travail aussi. Et la robotisation fait bondir la productivité. Il y a aussi la plateforme MetallicAdour pour les PME. Ventana investit à Arudy… C’est un vrai plaisir de travailler avec le Béarn !
3 bonnes nouvelles pour le Béarn en 2017 selon… par Pierre Bascugnana pour larepubliquedespyrenees
Optimiste pour la première année de médecine à Pau
Alain Rousset affiche sa volonté d’accompagner le développement de l’université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) : « Nous accompagnons les nouveaux laboratoires et la démarche I-site. On a rénové les logements et on a investi pour l’ENSGTI [École nationale supérieure en génie des technologies industrielles, NDLR]. » Mais Alain Rousset espère également voir naître en 2017 la première année de médecine à l’UPPA : « Puisque les études se font sur grand écran, l’idée est de dire qu’elles peuvent se dérouler aussi bien à Pau, Périgueux ou Agen. Maintenant, il faut équiper, et il faut un tutorat. Jusqu’à présent, l’université de Bordeaux était réticente. Je crois qu’elle a un peu changé de position. »