Ce que prépare Didier Laporte, nouveau président de la CCI Pau-Béarn

• Les élections à la CCI ont mobilisé moins d’un ressortissant sur cinq. Pourquoi aussi peu d’intérêt des entreprises pour leur chambre ?

Le taux de participation est tout de même l’un des meilleurs de France. Le désintérêt vient peut-être du fait que la CCI n’est pas perçue comme proche de ses ressortissants. C’est pourquoi nous voulons la réinventer en ancrant la chambre dans ses territoires. Pour cela, nous allons décliner le rendez-vous de la fête de l’entreprise sur l’ensemble de nos territoires.

• Comment faire de la CCI un outil « lisible » pour les entreprises du Béarn ?

La CCI est souvent dans le quotidien des entreprises et elles ne le savent pas. Nous devons moderniser son mode de fonctionnement pour l’appui aux entreprises avec la création de 2 pôles : entreprenariat et développement économique. Cela doit permettre une prise en charge et un accompagnement immédiat de nos ressortissants.

• Quel est aujourd’hui le « cœur de métier d’une CCI locale comme la vôtre ?

Les fondamentaux sont l’appui aux entreprises avec l’accompagnement individuel et collectif, la formation initiale (groupe ESC) et continue et les infrastructures, notamment par le biais de la gestion de l’aéroport Pau-Pyrénées.

• Vous avez annoncé le développement d’une « marque Béarn ». Qu’en est-il ?

L’idée est celle d’une stratégie de marketing territorial. Il s’agit de travailler de manière transversale avec l’ensemble des acteurs, notamment les collectivités territoriales pour faire exister le Béarn à l’échelle de la planète. À travers notamment les grandes entreprises du territoire qui sont des vecteurs d’excellence, on pourra rendre le territoire attractif, y compris pour de nouvelles industries, comme la chimie verte par exemple.

• En matière d’infrastructure, quel projet prioritaire allez vous appuyer ?

La priorité, c’est le désenclavement du Haut-Béarn. Il nous faut absolument une nouvelle route pour relier Oloron à l’A 64. À quoi bon moderniser la voie ferrée si le réseau routier est obsolète. Il faut aussi moderniser la RN 134 entre Oloron et le tunnel du Somport. N’oublions pas qu’en Espagne, la culture est routière avant d’être ferroviaire.

• Le nouveau gestionnaire de l’aéroport, Air’Py, dont la CCI détient 51 % du capital, affiche son ambition de développer de nouvelles lignes pour 2018. Quelles destinations visez-vous ?

Il y a d’abord les lignes que les entreprises nous demandent comme Nantes pour l’Ouest, Strasbourg ou Bruxelles pour l’Est. Ensuite, il y a les destinations qui peuvent nous apporter des touristes à fort pouvoir d’achat. Je pense au Royaume-Uni et plus généralement à l’Europe du nord. Enfin, il y a Paris pour laquelle, il nous faut un concurrent à Air France pour avoir de meilleurs tarifs.

• L’école supérieure de commerce est-elle en crise ?

Oui. Elle a encore perdu 80 étudiants cette année. Nous sommes passés de promotions de 200 élèves à 110 ou 120. C’est une crise purement stratégique. L’école n’a pas su trouver les moyens de l’innovation. Il faut la rendre innovante et agile. Elle doit conserver sa vocation internationale et doit répondre à deux objectifs : contribuer à l’attractivité du territoire et apporter des formations utiles aux entreprises de notre territoire.

• Êtes-vous fermement attaché au maintien du siège de la CCI au centre-ville de Pau ?

Oui, la CCI restera en centre-ville. Mais l’on devra refondre notre patrimoine immobilier. Nous estimons nos besoins propres à 1 200 ou 1 300 mètres carrés, alors que nous avons 3 100 mètres carrés. Nous proposerons à d’autres partenaires du territoire ayant des missions voisines des nôtres de nous rejoindre. Je pense notamment à la chambre de métiers, à la communauté d’agglomération pour ses activités économiques ou au futur pays de Béarn.

Sept membres au bureau pour entourer le président Didier Laporte

► Le préfet Eric Morvan, a installé, ce lundi après-midi, la Chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn renouvelée par l’élection d’une nouvelle équipe le 7 novembre dernier.

Un bureau de sept membres accompagne désormais Didier Laporte, le nouveau président de la Chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn. Ce dernier a été officiellement élu ce lundi en fin d’après-midi lors de la première assemblée générale de la nouvelle équipe, en présence du préfet Eric Morvan. Lequel présidait la séance d’installation.

Le bureau comprend 3 vice-présidents : Philippe Coy (sortant), Pierre Nerguararian et Eric Lac.

Sébastien Labourdette est trésorier, accompagné de Soraya Ballion (trésorière adjointe). Le secrétaire est Didier Cavaré, assisté de Gaëlle Abadie (secrétaire adjointe).

Rappelant le slogan rassembleur de sa liste (soutenue par le Medef et la CGPME), « Ensemble pour l’entreprise », le président a cité les principaux défis et chantiers qui attendent l’équipe.

Pour les mettre en œuvre, la nouvelle chambre va devoir s’entourer d’un directeur, poste vacant, depuis plusieurs mois. Son recrutement pourrait être finalisé la semaine prochaine.