El País
XOSÉ HERMIDA Madrid
27 DEC 2015
La bulle des aéroports ne s’est pas contentée des centaines de millions d’euros dépensés pour parsemer l’Espagne de pistes d’atterrissage. Pour attirer du trafic sur les nouvelles infrastructures –et aussi sur les plus anciennes qui se sont subitement retrouvées avec une nouvelle concurrence – les régions, les villes, les entreprises publiques ou les organismes de tourisme distribuent depuis plusieurs années des subventions aux compagnies aériennes pour ouvrir de nouvelles lignes. Certaines de ces liaisons ont une rentabilité impossible, comme l’a dénoncé en 2011 la Commission Nationale de la Concurrence, qui chiffrait à 250 millions d’euros les aides versées sur les cinq exercices antérieurs.
La crise n’est pas venue à bout de cette pratique, qui a coûté pas moins de 100 millions de plus les trois dernières années, et à laquelle ont eu recours la plupart des 47 aéroports espagnols. Ceux-ci se sont répartis l’an dernier 30 millions supplémentaires, avec des fiascos comme l’invraisemblable vol Vitoria – New York ou l’existence éphémère de León Air, qui a duré moins de trois mois. Les compagnies aériennes argumentent que tous les moyens de transport, y compris le train, reçoivent des aides publiques d’une façon ou de l’autre.
Le cas de Castilla y León illustre jusqu’où est allée la fièvre aéroportuaire. En 2005, à l’heure où l’on ouvrait un nouvel aéroport à Salamanque (150.000 habitants), on allongeait la piste de León (130.000 habitants). León a allongé à nouveau la piste deux années plus tard au moment où l’on inaugurait l’aéroport de Burgos (180.000 habitants). Jusqu’en 2011, les collectivités locales ont dépensé 65 millions à la recherche de vols. Chaque passager à Burgos est revenu à 226 euros au contribuable, 82 à Salamanque et 45 à León. Quatre années plus tard, il n’existe toujours pas de demande stable. Le mois dernier, Salamanque a enregistré 134 passagers, Burgos 240 et León 939.
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