PERIODICO DE ARAGON
Pablo Gallén
Madrid 19 MAI 2024
Le train vit des heures de gloire en Espagne. La grande vitesse a enregistré 31,8 millions de voyageurs l’an dernier, en hausse de 35% sur les 23,6 millions de 2022, son précédent record.
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L’augmentation des services de Grande Vitesse et de Grande Distance fait suite à la libéralisation et à l’arrivée de nouveaux opérateurs comme la française Ouigo, Iryo et Avlo -la marque low-cost de Renfe-, aux bons gratuits et aux primes de trains de Proche et Moyenne Distance, ainsi qu’à la baisse générale des prix, qui a été de 21% au dernier trimestre 2023, selon les données de la Commission Nationale des Marchés et de la Concurrence (CNMC).
Mais qui est derrière ces nouveaux concurrents de Renfe en grande vitesse ? Ouigo appartient à 100% à la société nationale française SNCF.
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En France, la SNCF est (…) le grand conglomérat ferroviaire dont dépendent à la fois les infrastructures ferroviaires, qui en Espagne sont gérées par Adif, mais aussi les gares, le transport de voyageurs, de marchandises et qui possède même une filiale logistique.
De son côté, Iryo est un consortium auquel participe à 45% l’entreprise publique Trenitalia, mais aussi la compagnie aérienne espagnole Air Nostrum (31%).
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Renfe reste l’opérateur le plus important sur tous les couloirs, avec une part de marché, entre AVE et AVLO, de 51% des voyageurs sur Madrid-Valence, de 55% sur Madrid-Barcelone, et de 70% y à 76% sur les autres couloirs. Iryo présente des parts de marché de 24 à 30% sur tous les couloirs sauf Madrid-Alicante (—). Ouigo est autour de 21% à fin 2023 sur les lignes où il intervient.
Renfe ne bénéficie d’aucune réciprocité, ni en France ni en Italie.
La libéralisation de la grande vitesse est une décision européenne, mais elle n’est pas exempte de polémiques. Le ministre des transports mène une croisade contre Ouigo qu’il accuse de « pratiques profondément déloyales » avec sa politique de bas prix grâce au soutien financier que lui fournit l’Etat français, même si c’est Avlo qui propose les prix les plus bas sur presque tous les couloirs.
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En France, on soutient que l’entrée de Renfe sur son marché est freinée par des motifs techniques. Les trains qu’exploite aujourd’hui Renfe en France « utilisent un système de signalisation non compatible avec celui en service depuis des décennies sur la ligne Lyon-Paris ». Pour cette raison, l’entreprise espagnole s’est équipée d‘un nouveau modèle de train, qui est aujourd’hui en cours d’homologation en France et au niveau européen. « Il n’y a donc aucune entrave, mais seulement des réalités techniques », selon leurs arguments.