HERALDO DE ARAGON
RUBÉN DARÍO NÚÑEZ
17/5/2021
Douze ans après les derniers travaux d’envergure sur la ligne Huesca-Canfranc, ADIF va enfin débloquer les projets de modernisation des derniers 80 kilomètres qui sont indispensables pour la réouverture internationale tant attendue.
Le Journal Officiel de l’Union Européenne vient de publier trois annonces d’ADIF détaillant les délais et budgets pour les appels d’offres des sections Ayerbe-Plasencia del Monte (19,5 km), Ayerbe-Caldearenas (37,5) et Jaca-Canfranc (24,7). Si les délais sont tenus, la ligne pourrait entrer en service vers la France fin 2023 sous réserve de l’adaptation du tunnel du Somport. Cela pourrait retarder la réouverture au-delà de l’objectif de 2025 car l’entreprise Typsa dispose de 33 mois pour livrer l’étude et l’avant-projet et il faudrait encore l’exécuter.
Malgré cela, la Coordinadora por la Reapertura del Ferrocarril Canfranc-Oloron (Crefco) se félicite de ces annonces d’ADIF « car rien ‘a été fait depuis 2009 sur la voie hormis un simple entretien », précise Luis Granell.
Cet expert rappelle que la modernisation avait commencé à l’époque de Francisco Álvarez Cascos (PP) au ministère sur la section Huesca-Saragosse, qui a été adaptée à la vitesse de 200 km/h. On a continué avec le contournement Huesca-Alerre (10,2 km), avec les mêmes caractéristiques, et il était prévu de faire de même sur plusieurs sections jusqu’à Canfranc.
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Le Journal Officiel de l’Union Européenne publie également les annonces des deux autres projets, dont le délai de lancement d’appel d’offres est estimé au 31 décembre 2021. Ayerbe-Caldearnas a un budget de 34,1 millions et Jaca-Canfranc, de 30,8 (le coût au kilomètre est supérieur en raison de la difficulté du tracé). Pour ces deux projets, le délai d’exécution est de 12 mois, ce qui nous emmène à fin 2023. « C’est un délai cohérent avec les études de réouverture qui parlent de 2025, bien qu’il reste aussi à réaliser le côté français, qui n’est pas facile », souligne Luis Granell.
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Quand la voie sera complètement rénovée on pourra faire circuler des trains de voyageurs et de marchandises à la vitesse maximale d’environ 150 km/h et au minimum à 70-80. Les études font état de 3 heures pour le trajet Saragosse-Canfranc, soit 45 minutes de moins qu’aujourd’hui. Un gain significatif, mais que Crefco considère encore insuffisant pour concurrencer la route, raison pour laquelle ils insistent sur la réouverture de la section Zuera-Turuñana. « Sinon, on continuera à transporter les touristes les week-ends et rien d’autre », prévient Granell.