PERIODICO DE ARAGON
D. CH.
16/11/2019
La traversée centrale des Pyrénées a disparu définitivement de la liste des priorités européennes en mars 2012. A cette occasion, les ministres des transports des 27 ont abandonné le soutien public au projet qui devait traverser l’Aragón, au profit du couloir ferroviaire Atlantique et de celui de la Méditerranée. Il était donc à ce moment à l’agonie, puisque quelques mois plus tôt à peine, en 2011, il avait été exclus des plans de financement de Bruxelles.
La porte étant définitivement fermée à la TCP, la présidente du Gouvernement d’Aragón de l’époque, Luisa Fernanda Rudi, et son ministre régional des Transports, Roberto Bermúdez de Castro, votèrent contre ces schémas de transport au Comité des Régions réuni à Bruxelles en mai 2012. L’Axe 16 était relégué parmi les promesses non tenues, au point qu’aucune décision n’a jamais été prise quant au tracé optimal pour la traversée de la chaine.
Le rejet officiel se basait principalement sur des motifs budgétaires, mais plusieurs organismes opposés à la TCP avaient déjà alerté sur le risque que sa mise en service entrainerait pour l’environnement dans les Pyrénées. Ils soulignaient en outre que les chiffres du transport ferroviaire de marchandises ne justifiaient pas un nouveau passage venant s’ajouter à ceux d’Irún, Portbou et le Perthus.
Actuellement, la Coordinadora por la Reapertura del Ferrocarril Canfranc-Olorón (Crefco), reste opposée à cette initiative qu’elle considère disproportionnée. «Il n’y a pas assez de trains pour justifier un nouveau passage à grande capacité», soutiennent-ils.
Ils argumentent que sur les quelques cent millions de tonnes de marchandises qui franchissent la frontière franco-espagnole chaque année, à peine trois millions le font par le train. Et ils expliquent que les passages existants en Catalogne et au Pays Basque sont en dessous de leur capacité.
Ils proposent que toutes les forces économiques, sociales et politiques aragonaises s’unissent en faveur de la réouverture du Canfranc, ce qui offrirait un passage direct en France suffisant pour les besoins des entreprises aragonaises, qui étaient jusqu’à présent obligées de faire un détour si elles optent pour le train pour livrer leurs marchandises. « Les promesses de grands travaux servent quelquefois de prétexte pour freiner le développement d’infrastructures beaucoup plus modestes, mais nécessaires».
Crefco rappelle que l’Aragón et l’Aquitaine travaillent ensemble à cette réouverture, et demande qu’on n’interfère pas avec des études qui peuvent être contradictoires. Cependant, bien que le projet soit enterré depuis 2012, certaines formations politiques revendiquent sa reprise, essentiellement pour assurer un passage frontalier vers la France libre de tensions territoriales.