Alain Weill, le PDG de SFR, promet de lourds investissements sur la fibre optique et la 5G pour concurrencer Orange
Comment vous positionnez-vous aujourd’hui sur la fibre optique, très attendue par les Français, par rapport à vos concurrents ?
Alain Weill Le numéro un du très haut débit en France, c’est SFR. Car, nous partons d’une base solide, qui est notre réseau câblé, grâce à Numéricable (racheté en 2014, NDLR). En partant de ce réseau, qui représente 11 millions de prises et a été quasiment modernisé en totalité, cela nous permettra de proposer demain de la fibre au plus grand nombre. Ensuite, nous continuons à investir ou à louer des réseaux construits par d’autres pour proposer de la fibre à tous nos abonnés.
En ce sens, le groupe investit plus de 2 milliards d’euros par an sur le réseau fixe et mobile. Sachez que nous délivrons 3 500 prises de fibre optique par jour en ce moment. C’est considérable. Dans la région, nous sommes très présents, nous nous déployons dans les Pyrénées-Atlantiques, à La Rochelle, à Tulle…
SFR avait annoncé à l’été 2017 vouloir fibrer 100 % du territoire par ses propres moyens, pourquoi avez-vous changé de stratégie ?
À une époque, c’était notre volonté d’être totalement autonome. C’est ce que nous faisons au Portugal. Mais, le système français est différent, avec des appels d’offres département par département, ce qui est plus long et coûte plus cher.
Donc nous nous sommes adaptés au modèle choisi par les élus français. Sur l’Internet fixe, nous avons actuellement 25 % de parts de marché. Notre ambition est de challenger Orange en proposant la meilleure offre en termes de qualité-prix. Nous proposerons la fibre à tous les Français à l’horizon 2025.
Que va apporter la fibre optique aux Français ?
Elle va changer la physionomie du pays, réduire les inégalités entre territoires, en développant le télétravail, la médecine connectée pour lutter contre les déserts médicaux ou encore l’école à distance.
« La 5G sera plus chère que la 4G, mais avec une gamme de services élargis »
SFR a traversé des moments difficiles ces dernières années, l’entreprise est-elle revenue sur de bons rails ?
Oui, nous sommes l’opérateur qui recrute le plus en France. Depuis 18 mois, nous gagnons plus de clients que nos concurrents sur l’Internet fixe et le téléphone mobile. Le deuxième trimestre 2019 a été le meilleur de l’histoire de la société. Ce qui est crucial pour faire face, demain, aux lourds investissements sur la fibre et la 5G, que seuls Orange et SFR sont en mesure de supporter aujourd’hui.
Justement, cela va faire remonter les prix d’accès à Internet ?
Je considère que la valeur d’usage par les opérateurs est supérieure au prix proposé. Nous avons les prix les plus bas d’Europe, mais cela a pour conséquence de ralentir le déploiement du très haut débit fixe et mobile en France. La 5G, par exemple, sera plus chère que la 4G, mais avec une gamme de services élargis.