Le Conseil municipal d’Orthez a entériné, mercredi soir, la convention de financement de réouverture d’un péage, estimé à 11,3 millions d’euros, mais révisable à la hausse.
Orthez 2028 : fini les ballets de camions en centre-ville qui engorgent le trafic aux heures de pointe, autour du rond-point de la place d’Armes notamment. L’une des solutions retenues pour parvenir à ce résultat – la réouverture d’un demi-échangeur sur l’autoroute A 64 à la Virginie (quartier Castétarbe) – vient de franchir une étape décisive : les quatre entités financeuses ont désormais toutes officiellement acté leur contribution au projet, pour un montant global estimé, en 2016, à 11,3 millions d’euros (voir ci-contre).
Avec une étude d’opportunité qui remonte à 2014, le dossier prend son temps, mais il entre à présent dans une phase plus concrète : le planning prévisionnel du concessionnaire ASF (Autoroutes du Sud de la France) prévoit trois années dédiées aux différentes études, deux autres pour les procédures et deux années encore pendant lesquelles seront réalisés les travaux. Soit sept ans en tout, au bas mot, avant d’entrevoir la mise en service effective de l’infrastructure, vers… 2028, ainsi que l’a évoqué hier soir l’adjoint aux finances, Marc Desplat, en conseil municipal.
Des délais jugés trop longs
Les élus ont approuvé à l’unanimité la participation financière de la Ville. Mais comme il l’avait fait lors du conseil de la Communauté de communes de Lacq-Orthez, lundi soir, l’opposant du camp Darrigrand (ex-maire d’Orthez), Luis-Miguel Conejero, a regretté que les délais annoncés soient « trop longs ». Il a donc encouragé le maire Emmanuel Hanon à user de « toute pression amicale » pour faire avancer plus vite le dossier. « La Virginie est devenue urgente, nécessaire », a-t-il appuyé.
Le premier magistrat ne l’a pas contredit sur ce dernier point : « Nous partageons cet avis, a-t-il répondu. Dès 2017, nous avions d’ailleurs alerté le préfet afin qu’il pèse pour un avis favorable, dans le but de contrer l’avis défavorable qu’avait émis l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières. » Cependant, sur la volonté d’accélérer le planning, Emmanuel Hanon est clair : « Je n’y crois pas, a-t-il indiqué. Ce sont les mêmes délais que ceux que l’on constate ailleurs sur ce type d’investissement. On peut toujours affirmer qu’on va les raccourcir. Mais on sait qu’il va notamment y avoir des études, qui sont toujours longues à mener. Et si nous arrivons à tenir ce calendrier, on aura déjà fait œuvre utile, on n’aura pas perdu de temps en route. »
Et de confirmer que la municipalité n’hésitera pas, en effet, à exercer des « pressions amicales » pour favoriser l’avancée de cette réalisation, et ce d’autant que c’est le préfet des Pyrénées-Atlantiques qui chapeaute le dossier. « La commune d’Orthez pèsera unanimement pour la création de ce diffuseur », a-t-il conclu.
Virginie, rocade : même combat
Lors du vote suivant portant sur l’Autorisation de programme/crédit de paiement pour le versement par la Ville des sommes destinées au financement du demi-échangeur, le maire n’a pas manqué de mentionner qu’une pause financière interviendra en 2021, 2022 et 2023 – pour Orthez, mais aussi pour le Département – ce qui « permettra de financer le barreau centre de la rocade aux Soarns », a-t-il précisé. « Les deux infrastructures sont indispensables pour un apaisement de la circulation routière en ville », a-t-il insisté.
coûts en hausse
L’État est le premier contributeur du projet, estimé à 11,3 millions d’euros en 2016 : il prend en charge 50 % de l’enveloppe globale, via les péages concédés aux Autoroutes du Sud de la France, autorisées à revoir leurs tarifs pour financer les investissements. Le Département, lui, a entériné il y a dix jours sa participation, évaluée à 2,95 M €, qui serait plus proche aujourd’hui des 3,2 M€, en lien avec la hausse de l’index des travaux publics. Idem pour la Communauté de communes de Lacq-Orthez, dont les élus ont voté, lundi, en faveur d’une participation estimée à 1,8 million, flirtant à présent avec les 2 M€. Enfin, le conseil municipal d’Orthez a approuvé, hier soir, la contribution de la Ville pour 900 000 euros estimés, approchant plutôt le million désormais.