Alors que s’achève le programme Poctefa, 25 projets transfrontaliers portés dans le département obtiennent des financements. Le 64 est le territoire pyrénéen le plus soutenu.
C’est, quasiment, un carton plein. Les résultats du troisième et ultime appel à projets, pour le Poctefa 2014–2020 (1), communiqués ce mardi, consacrent les Pyrénées-Atlantiques comme le département le mieux doté par Bruxelles sur toute la chaîne pyrénéenne. En effet, depuis 2014 et le lancement de ce programme transfrontalier entre l’Espagne, la France et l’Andorre, les différents acteurs qui ont sollicité des fonds ont obtenu 31 millions d’euros au total.
Les enveloppes distribuées dans le cadre de ce dernier appel vont en effet permettre à 25 projets portés par des acteurs du 64 de bénéficier de 7,4 M€ d’aides supplémentaires. Par ailleurs, à cette somme déjà rondelette, le comité de sélection qui se réunira en avril prochain à Jaca (Espagne) devrait ajouter, en puisant sur une liste de réserve, quelque 850 000 € de plus au profit de six autres dossiers issus des Pyrénées-Atlantiques.
« Cette belle programmation en faveur des acteurs du 64 inscrit la réalité transfrontalière dans le quotidien de chacun. Nous avons là une dynamique qui constitue un levier de développement pour nos territoires », s’est félicité le conseiller départemental Marc Cabane, délégué à cette question. L’élu régional Mathieu Bergé ne dit pas autre chose, se félicitant « d’une coopération exemplaire sur ce sujet entre le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et les Pyrénées-Atlantiques ».
Dans ce monde presque parfait, on relèvera que les projets candidats aux financements européens se sont appliqués à mettre en avant « des actions au service des habitants », plaident les défenseurs du Poctefa. Concrètement, celles-ci touchent aux questions de l’énergie photovoltaïque, des déplacements à vélo ou encore de la gestion des risques, type glissements de terrain
Climat : identifier les impacts
Une autre illustration est fournie par le travail qu’effectue l’Observatoire pyrénéen du changement climatique. Cette structure, qui capitalise les résultats de tous les programmes existants, se voit attribué plus de 1,3 M€, dont 210 000€ pour un service de l’université de Pau et des pays de l’Adour. « Nous visons à identifier toutes les formes d’impact qu’aura le changement en cours sur les Pyrénées. En faisant ce suivi, on pourra ensuite mieux définir une stratégie pyrénéenne », espère Idoia Arauzo, au nom de la Communauté de travail des Pyrénées (CTP).
L’argent de l’Europe va permettre par ailleurs de réaliser un audit personnalisé pour des commerçants indépendants désireux de se préparer à la transformation digitale. « Un test sera réalisé auprès de 70 commerçants avec la volonté de commencer par la création d’une première communauté en ligne », explique Laurent Sié (ESC Pau), au nom de l’école partenaire sur ce dossier avec l’Estia.
Toujours à titre d’exemple, relevons aussi le geste fort fait par l’Europe en faveur de la mobilité des biens et des personnes. Le programme, sur lequel le département des Pyrénées-Atlantiques joue un rôle moteur, se voit octroyer un total de quasiment 5,5 M€. Ce joli pécule permettra de continuer à développer des itinéraires cyclables en pays basque intérieur, le long du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il s’agit là d’encourager la pratique du vélo pour tous, y compris auprès de personnes en situation d’insertion.
(1) Il s’agit du programme de coopération transfrontalière Espagne-France-Andorre, abondé par l’Europe.
Quel impact sur les financements en cas de Brexit ?
Le programme opérationnel de coopération territoriale Espagne-France-Andorre (Poctefa) se poursuivra, au moins, jusqu’en 2027. Mais, d’ici là, une question, centrale, se pose déjà : « quel impact risque d’avoir le Brexit ? » s’interroge à haute voix Mathieu Bergé, le conseiller régional délégué à la coopération transfrontalière. « Il va falloir se battre pour obtenir de garder les mêmes enveloppes financières », annonce l’élu, plutôt confiant en la matière. Selon plusieurs sources proches de la Commission européenne, les coupes consécutives au désengagement des Britanniques n’affecteraient pas principalement des programmes tels que le Poctefa.