Le minéralier béarnais va annoncer qu’il devient partenaire de l’Olympique de Marseille. Ses bouteilles seront aussi présentes sur la table des chefs d’Etat au G7 à Biarritz
Olympique de Marseille, G7… Autant de noms qui retiennent l’attention. Désormais, l’institution sportive phocéenne et le rendez-vous planétaire prévu fin août sur la côte basque font partie de l’univers d’Ogeu. Le groupe béarnais s’est hissé au 4e rang des minéraliers français dans l’univers impitoyable du commerce de l’eau (voir encadré).
« Oui, on sera, sur la table des chefs d’Etat, l’eau du G7 de Biarritz », annonce Christophe Labbes, le directeur marketing et communication, « car nous produisons la seule eau des Pyrénées-Atlantiques, et aussi parce que nos bouteilles sont en verre. Ce qui colle avec la thématique éco-environnementale du sommet ».
Pour se désaltérer, Emmanuel Macron et ses pairs auront le choix entre eaux plate ou gazeuse, en format 75 ou 33 cl. « Cette image pourra nous servir à l’export », reprend Labbes. Avant de préciser, à toutes fins utiles : « On sait que le G7 est contesté, et nous ne cautionnons rien politiquement. On est plus fiers encore d’être, tous les jours, retenus sur les tables des grands chefs français ». Pour autant, l’Ogeu ayant semble-t-il les faveurs de l’épouse du Président, la société béarnaise ne s’interdira rien à l’avenir…
« Partenaire région » de l’OM
Venons-en – quitte à aller à l’encontre « d’une logique de discrétion » qui a longtemps prévalu en Haut-Béarn – au partenariat scellé avec l’un des clubs de football les plus populaires du pays. L’OM, bien sûr. Le Pdg d’Ogeu, Jean-Hervé Chassaigne, annoncera demain, 11 juillet, qu’il a contractualisé, pour 3 saisons, avec la direction marseillaise afin de devenir « le nouveau fournisseur officiel du club ». En lieu et place de la très populaire Cristaline.
Déjà présent sur le marché du sport (1), le groupe Ogeu n’apparaîtra pas sur la prestigieuse tunique. Il a signé en fait un contrat « de partenaire région » et assurera notamment une dotation annuelle d’environ 66 000 bouteilles de Sainte-Baume, eau provençale figurant dans son panier qui compte déjà une vingtaine de marques. « C’est même la seule eau minérale naturelle de la région », précise-t-on chez Ogeu où la prise de cette initiative est revendiquée car « nous sommes avant tout un acteur local dans chaque région où le groupe est présent ».
D’ailleurs, dans le prochain communiqué que nous avons consulté, Jean-Hervé Chassaigne ne dit pas autre chose. Il se déclare « fier de ce partenariat qui donne du sens ». À savoir, « créer un lien privilégié avec des partenaires et des consommateurs qui s’impliquent, revendiquent le lien unique entretenu avec leur territoire ». Rappelons que, pour mieux exporter cette même eau de Sainte-Baume, l’entreprise béarnaise créait, il y a plus de deux ans, une joint-venture avec CMA-CGM, l’un des principaux armateurs de la planète à la tête d’une flotte comptant 500 navires (notre édition du 20 décembre 2016)
Voilà qui en dit également long sur la remarquable montée en puissance de cet acteur économique, désormais physiquement présent à Pau (voir ci-dessous), et perçu « comme un véritable ovni dans l’univers de l’eau car il est toujours détenu par la même famille », se plaît à rappeler Christophe Labbes.
(1) Via des partenariats avec la Section, l’Elan, l’Aviron bayonnais, Grenoble…
Une belle vitrine, cours Camou à Pau
Tout en installant plusieurs services dans la cité royale, l’entreprise haut-béarnaise a également réussi son implantation en Lozère.
Cela va mieux en le disant : « Notre siège social est et restera toujours à Ogeu », précise d’emblée Christophe Labbes. Pour autant, depuis août dernier, le minéralier venu du Haut-Béarn s’est installé, en location, dans de vastes locaux d’environ 200 m2 situés cours Camou, à Pau, près du conseil des prud’hommes.
L’idée d’investir dans cette belle vitrine, confortable et fonctionnelle, est au départ née dans la douleur. Elle fait suite aux importantes inondations qui ont lourdement impacté le siège de l’entreprise, à Ogeu, il y aura un an le 16 juillet prochain.
Aujourd’hui, le groupe Ogeu, qui assume de mieux en mieux sa notoriété grandissante, compte une vingtaine de salariés dans la cité royale. Les services s’occupant du commercial, du marketing, de l’export, mais également des ressources humaines et des finances y ont été installés. Ainsi que tout ce qui touche « au réseau CHR », à savoir la distribution des produits dans les cafés, hôtels et restaurants.
« Objectif atteint » à Quézac
Par ailleurs, toujours au chapitre des acquisitions, on se souvient du rachat de la source de Quézac, en Lozère. Un site très médiatisé depuis la diffusion d’un spot TV où l’on voyait une jeune fille évoquer cette eau « que s’apelerio Quezac ». Un vrai succès à l’époque.
C’est en novembre 2016 que Ogeu a repris les rênes jusque-là aux mains du groupe Nestlé mais pas forcément désireux d’investir sur place. Aujourd’hui, et moyennant un investissement de 3 M€ à l’époque, « l’outil a été modernisé et la partie commerciale redynamisée », indique Christophe Labbes.
Dans un contexte social apaisé, les 45 salariés du groupe travaillant en Lozère « sont à l’objectif ». Ils voient sortir, chaque année, pas moins de 65 millions de bouteilles, contre 40 auparavant.
En chiffres
200 ans, cela fera deux siècles, en 2020, que la source d’Ogeu a été découverte par la famille propriétaire du groupe
Quatrième minéralier français, mais leader en régions
Le groupe Ogeu a, lors des cinq dernières années, suivi une courbe de croissance régulière sur un marché pourtant très concurrentiel. Ce tour de force lui a permis de passer du statut d’une PME à celui d’un ETI (entreprise de taille intermédiaire, c’est-à-dire à partir de 250 salariés). Aujourd’hui, la société compte effectivement 250 collaborateurs, dont une soixantaine travaillent encore à Ogeu. Les autres se déploient sur les différents sites rachetés dans les régions françaises et l’ensemble réalise un chiffre d’affaires annuel de 80 M€ pour une production globale annuelle de 400 millions de bouteilles.
Ogeu propose désormais une offre comportant une vingtaine de marques différentes, chacune étant déclinée dans plusieurs formats. Présenté comme le quatrième minéralier français, l’opérateur béarnais est surtout, via différentes acquisitions (Quézac, Plancoët en Bretagne, Sainte-Baume, Valecrin dans les Alpes, Chevreuse en région parisienne…), le premier acteur sur le marché des eaux minérales produites en régions. Un petit exploit quand on sait que le podium national n’est occupé que par de grands groupes (Nestlé, Danone…)