Une solution pour financer le demi-diffuseur de Carresse-Cassaber doit être trouvée d’ici novembre. Pour l’heure, ça coince.
Un accord est un accord. Et aujourd’hui, un caillou – de la grave alluvionnaire, même – vient enrayer le dossier de l’échangeur de Carresse-Cassaber. Situé en Pyrénées-Atlantiques, le sujet concerne grandement les Landes, puisque le demi-diffuseur en question doit permettre d’éviter les nuisances liées aux allers et venues des camions aux abords de trois carrières. Sorde-l’Abbaye et Peyrehorade sont directement concernés.
Coût du projet inscrit au plan d’investissement autoroutier : 16,9 millions d’euros. Pour l’assumer, un accord avait été trouvé avec le Conseil départemental des Landes (engagé à hauteur de 4,7 millions), celui des Pyrénées-Atlantiques (2 millions), la Communauté de communes du Pays d’Orthe et Arrigans (250 000 euros), celle du Béarn et Gaves (500 000 euros) et un million d’euros supportés par trois carriers, ces entreprises qui exploitent les gisements.
« Il nous reste cinq mois pour faire évoluer les choses. »
« Il y a trois semaines, autour du préfet des Landes, d’autres positions ont été avancées, et nous le déplorons », annonçait vendredi le président Xavier Fortinon, en session du Conseil départemental. « La communauté de Béarn et Gaves a remis en cause le montant de sa participation. Elle est à sec financièrement suite à la fusion des intercommunalités qui la compose. Un seul carrier s’est engagé finalement. Et le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques a suspendu la discussion en attendant un engagement de l’État et de la concession autoroutière sur un calendrier concernant d’autres ouvrages, chez lui. Chez nous, les Landais ont tous confirmé. » Les élus du département, tout bord confondu, ont déploré cette prise d’otage. Car la convention financière sur le dossier doit être signée avant le 8 novembre prochain, sans quoi le projet sera abandonné. « L’État, et donc le préfet, doit mettre en application les obligations inscrites dans le Plan d’investissement autoroutier. Il nous reste donc cinq mois pour faire évoluer les choses. »
Le communiste Yves Lahoun s’est agacé de ce changement de donne. « Les Pyrénées-Atlantiques profitent économiquement des carrières et nous, nous devrions simplement subir les désagréments. Sorde-l’Abbaye est classé, souvenez-vous ! » Le socialiste Olivier Martinez « trouve légers nos amis de l’autre côté de la frontière. les extensions de carrière étant soumis à la création de ce demi-échangeur, il faudrait taper du poing sur la table. Nous ne subirons plus les nuisances de ce dossier. »
L’intervention de la ministre landaise Geneviève Darrieussecq, par le biais du conseiller départemental Mathieu Ara, pourtant opposant politique au sein du Conseil départemental, a été demandée, notamment par l’élue d’Orthe et Arrigans Rachel Durquetty. Une requête que le Montois a accepté de porter pour faire avancer au plus vite le dossier.
Quatre échangeurs sinon rien
En Pyrénées-Atlantiques cependant, un message est envoyé : « Le Conseil départemental, ici, ne remet pas en cause sa participation financière. Il n’y a pas de désintérêt sur le sujet de ce demi-diffuseur et il n’est en rien à l’arrêt », affirme Jean-Jacques Lasserre, son président. Mais son Département doit faire valoir ses intérêts. Sur son territoire, quatre échangeurs sont en projets : Morlaas-Berlanne (partie nord-est de Pau), celui d’Orthez (la Virginie), le demi-diffuseur BARO (bretelle autoroutière de raccordement ouest) – RD 817 et donc celui de Carresse-Cassaber, mais qui soulagera plutôt les Landes.
Morlaàs et le BARO avaient déjà été inscrits dans un contrat de concession initiale. Quand il s’est agi de négocier le plan d’investissement autoroutier, en reprenant ces deux ouvrages et les deux nouveaux, les Pyrénées-Atlantiques ont souhaité que tous aient une même priorité calendaire. Les deux premiers n’ont jamais été datés. « Mais on a toute confiance en l’État pour s’assurer que cette condition sera honorée. Il est en train de travailler avec Vinci dans ce sens, ça devrait se faire », dit-on au Département 64.
« J’ose espérer que ce dossier aboutira. Mais nous prendrons nos responsabilités, il en va de la sécurité des Landais et de l’activité économique de notre territoire », tranche, fermement, Xavier Fortinon. Les Landes veulent l’échangeur. Pas jouer les monnaies d’échange.