Quelles sont les lignes les plus performantes ? Celles qui pèchent le plus ? Nous avons passé en revue les indicateurs de régularité des TER de la région sur l’année 2018.
La SNCF et le Conseil régional ont, le 17 avril dernier, signé une nouvelle convention qui les unit jusqu’en 2024. Aux termes de celle-ci, et alors que l’entreprise ferroviaire devra faire face à l’ouverture à la concurrence pour les TER, la SNCF s’engage à porter son taux de régularité à 95 %. Nous en avons profité pour faire un point sur la situation actuelle des lignes TER de la Nouvelle-Aquitaine, en passant en revue les indicateurs de régularité sur l’année 2018. Et, si la ponctualité est en sensible amélioration sur l’ensemble de la région, toutes les lignes ne se valent pas.
L’axe Bordeaux – La Rochelle, le plus emprunté par les trains
Des 29 lignes TER de Nouvelle-Aquitaine, c’est l’axe Bordeaux-La Rochelle (entre Gironde et Charente-Maritime) qui a drainé le plus de trains : 14 558 programmés sur les 178 489 ayant circulé en 2018 dans la région. Cette ligne est talonnée par les axes Bordeaux-Agen (14 283) et Bordeaux-Arcachon (13 996). Cette dernière affiche toutefois un nombre de « voyages » par jour bien supérieur aux autres.
Avec moins de 2 000 trains annuels les trajets Bayonne-Tarbes, Nord-Poitou et Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port sont les « Petits Poucets » du réseau néo-aquitain.
Le plus ponctuel? Limoges-Brive (via Saint-Yrieix)
Pour trouver le TER le plus ponctuel, il faut chercher du côté du Limousin. La relation entre Hauts-Viennois et Corréziens fonctionne bien puisque l’axe Limoges-Brive (via Saint-Yrieix) atteint 95,5% de taux de régularité sur l’année 2018. Pour rappel, on considère qu’un train est en retard lorsque son horaire d’arrivée est supérieur à 5 minutes et 59 secondes à celui initialement prévu. Les usagers limougeauds sont particulièrement bien lotis puisque la deuxième ligne la plus ponctuelle est Limoges-Châteauroux, avec une ponctualité établie à 95%. L’axe Poitiers-Tours complète le podium grâce à son taux de 94,7%.
Pour trouver la ligne la plus ponctuelle passant par Bordeaux, il faut descendre à la 6e place de ce classement, avec Bordeaux-Angoulême et son taux de régularité de 94,4%.
Le plus souvent en retard? Bayonne – Tarbes
Parmi les lignes les moins ponctuelles, on trouve Bordeaux-Hendaye (85,7%), Angoulême-Royan (85,3%) et surtout Bayonne-Tarbes, avec un score très faible de 77,3%. Il y a quatre ans, Bernard Uthurry, alors vice-président de la Région en charge des transports, qualifiait déjà de « catastrophique » le bilan 2014 de cette ligne avec un taux pourtant établi à 86,4%. L’élu pourrait peut-être manquer de mots pour qualifier la situation aujourd’hui.
Le plus supprimé? Périgueux-Brive
Avec un taux à 4,95%, Périgueux-Brive décroche la palme de la liaison la plus souvent supprimée en 2018. L’axe Bordeaux-Le Verdon est le deuxième plus perturbé en raison d’un nombre de suppressions de trains très conséquent (422 sur l’année écoulée), portant son taux à 3,86%. Si sa régularité (taux à 90,6%) s’est considérablement améliorée en 2018 comparativement à celle qui était la sienne en 2013–2014, la ligne Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port a connu en revanche un taux de suppression conséquent, à 3,80%.
Le plus fiable? Poitiers-Angoulême
À l’inverse, les trains de l’ancienne région Poitou-Charentes ont encore fait preuve d’une grande fiabilité : les lignes Nord-Poitou (43), Angoulême-Royan (37) et Poitiers-Angoulême (21) sont celles qui ont subi le moins de suppressions de rames. De quoi satisfaire les usagers picto-charentais et rehausser dans le même temps les résultats de la SNCF pour l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine.
Remboursement des abonnés en cas de retards ou d’annulations répétées : des conditions très restrictives
Dans le cadre de la signature de la nouvelle convention SNCF, la région Nouvelle-Aquitaine a mis en place une garantie fiabilité. Celle-ci doit permettre à n’importe quel abonné (*) d’obtenir une réduction sur la mensualité suivante de son abonnement en cas de retards ou d’annulations répétées des trains qu’il emprunte.
Mais les conditions requises pour déclencher le dispositif sont très restrictives : il faudra au minimum déclarer huit retards de 15 minutes ou plus et/ou suppressions de trains dans le courant d’un mois civil. La SNCF ne communiquant pas précisément sur les temps de retards de ses trains, difficile de savoir s’il existe actuellement des lignes pouvant répondre à ces critères.
Une enveloppe de 200 000 euros a été prévue pour ce fonds de garantie mais aucune estimation n’a été réalisée car le transporteur « ne peut pas savoir quels sont les trains empruntés par les abonnés », nous a répondu le service de presse de la Région Nouvelle-Aquitaine.
Si les conditions sont remplies, un remboursement partiel pourrait être opéré sur la prochaine mensualité des abonnés annuels :
– de 20% si les retards et/ou annulations concernent entre 8 et 11 trains durant le mois.
– de 30 % entre 12 et 15 trains durant le mois.
– de 40 % au-delà de 15 trains durant le mois.
(*) En 2018, la SNCF comptabilisait 7 200 abonnés annuels et 7 100 abonnés mensuels en moyenne..