Depuis plus d’un siècle, la Garbure rassemble les Béarnais de Paris. Et elle constitue un marchepied de choix pour les jeunes débarquant dans la capitale.
C’est au Palais du Luxembourg que Marie de Médicis, veuve de Henri IV, avait choisi de s’installer. C’est aussi dans ce lieu prestigieux, hébergeant aujourd’hui le Sénat, que se réunissent deux fois par an les membres de la Garbure, une vénérable institution qui rassemble les Béarnais de Paris. « La Garbure a été fondée en 1894 par Louis Barthou, qui fut plusieurs fois ministre sous la IIIème République. Il souhaitait que les Béarnais vivant dans la capitale puissent se rencontrer autour d’une table pour échanger et évoquer leurs racines communes », explique Bernard Berdou d’Aas.
Originaire de la vallée d’Ossau, cet avocat au barreau de Paris est depuis 2015 la cheville ouvrière de cette institution informelle. Informelle, car la Garbure n’a jamais été organisée en association : elle n’a pas de statuts, ne perçoit pas de cotisations et il suffit d’être parrainé par l’un de ses 300 membres pour l’intégrer. « Elle fonctionne à la manière d’un club anglais, à la différence notable que les femmes y sont admises depuis plusieurs années », poursuit Bernard Berdou d’Aas dans un sourire.
Le président de Total comme invité
Chaque réunion est l’occasion de nouer des conversations autour des origines, du parcours et des activités de chacun. Mais ce n’est pas le lieu pour entonner un chant béarnais, fut-il traditionnel… La Garbure, c’est du sérieux ! D’ailleurs, les dîners au Sénat se déroulent systématiquement autour d’un invité d’honneur, qui évoque ses liens avec le Béarn avant que ne démarrent des agapes feutrées.
Ainsi, ce 9 avril, l’hôte de la Garbure n’est autre que le président de Total, Patrick Pouyanné. Il succède à d’autres personnalités prestigieuses, comme l’ancienne présidente des Archives nationales, Martine de Boisdeffre, l’entrepreneur Pierre Desangles, ou le maire de Pau, François Bayrou. « Mais ce dernier est venu nous parler de Henri IV, pas de politique, précise Bernard Berdou d’Aas. La Garbure est apolitique et refuse d’être un groupe de pression ! »
« Nous nous faisons un devoir d’aider la jeunesse béarnaise qui débarque à Paris »
En revanche, elle constitue un réseau qui peut se révéler précieux pour les Béarnais. La Garbure rassemble en effet un grand nombre d’acteurs en cols blancs (avocats, ingénieurs, enseignants, entrepreneurs, etc.). Pour quiconque est à la recherche d’un stage ou de nouvelles opportunités professionnelles dans la capitale, il serait dommage de ne pas profiter ! « Nous nous faisons un devoir d’aider la jeunesse béarnaise qui débarque à Paris », assure Bernard Berdou d’Aas.
« Bien trop discrets »
Et le président de la Garbure entend bien développer cet aspect de l’institution. « Je souhaite mettre en place un annuaire des membres et initier une nouvelle soirée festive de type ‘’happy hour’’, afin de développer un réseau autour de l’entraide et de la solidarité », indique-t-il. De même, Bernard Berdou d’Aas a la ferme intention de créer un site Internet dédié à la Garbure. « Nous sommes bien trop discrets, regrette-t-il. Et sans trahir l’esprit originel, il me semble nécessaire de sortir la Garbure de son image d’institution vieillotte ». Le rajeunissement est en marche !