Jean-Luc Gary a pris le relais d’Alain Autruffe. Il aura du pain sur la planche, puisqu’on annonce 480 M€ d’investissements sur le réseau ferré régional en 2019…
Établissement public industriel et commercial, SNCF Réseau regroupe depuis 2015 les compétences des entités RFF (Réseau Ferré de France), SNCF Infra et DCF (Direction de la Circulation Ferroviaire).
Petit jeu de chaises musicales au sein de SNCF Réseau, division de la SNCF en charge des infrastructures ferroviaires. Originaire de Pau, Jean-Luc Gary vient d’être nommé directeur territorial en Nouvelle-Aquitaine. Il succède à Alain Autruffe, en poste à Bordeaux depuis 2013 et appelé à piloter le programme « passages à niveau » de la direction sécurité, sûreté et risques de SNCF Réseau.
Jean-Luc Gary était jusque-là directeur territorial de la région Centre-Val de Loire, où il sera remplacé par Nathalie Darmendrail, auparavant directrice de l’aménagement chez Espaces ferroviaires, une filiale de SNCF Immobilier. Ces différentes nominations avaient été annoncées mi-janvier, en vue d’entrées en fonctions au 1er février.
Le nouveau directeur du réseau en Nouvelle-Aquitaine est un « géographe de formation », titulaire d’un DEA en aménagement du territoire et spécialisé en développement économique local. Il a travaillé une vingtaine d’années dans des collectivités territoriales de Franche-Comté, où il a été directeur de cabinet du maire de Belfort entre 1998 et 2008, c’est-à-dire sous les mandats de Jackie Drouet et de Jean-Pierre Chevènement.
Une brochette de dossiers…
Cadre SNCF depuis 2008, il a successivement été directeur des affaires territoriales de Champagne-Ardenne, d’Île-de-France et du Nord-Pas-de-Calais. Après avoir occupé deux ans le poste de directeur des synergies à la direction finances et achats de SNCF Réseau, il était reparti en région, en Centre-Val de Loire, en octobre 2016.
Le voilà donc en Nouvelle-Aquitaine, où il aura du pain sur la planche, puisqu’on annonce 480 millions d’euros d’investissements sur le réseau ferré régional en 2019, soit 150 de plus qu’en 2018. Pas moins de 35 chantiers seraient en cours, pour la majorité liés à des rénovations de voies ferrées, et notamment sur les lignes Morcenx-Dax, Saint Benoît-Vivonne et surtout Libourne-Bergerac (84 millions d’euros de travaux étalés sur l’année avec transfert des voyageurs sur la route, via 60 bus/semaine).
On parle également de haltes ferroviaires à Bordes-Assat (sur la ligne Bayonne-Toulouse) et à Boulazac (en Dordogne), ou encore d’un chantier palois de pôle multimodal. La forte croissance des investissements intervient dans un contexte de vieillissement du réseau régional mais aussi de forte hausse du nombre de passagers, de 10% dans les TER et de 11% sur la ligne TGV Bordeaux-Paris (6 millions de voyageurs). Si les fonctions seront les mêmes qu’en Val de Loire pour Jean-Luc Gary, on voit que la promotion est un beau challenge, puisque dans une région-clé où les enjeux sont importants et les dossiers souvent brûlants. Le tout dans un contexte d’ouverture à la concurrence.
On rappelle que SNCF Réseau, dirigé par un autre Béarnais, Patrick Jeantet, emploie 52.000 personnes et gère 30.000 kilomètres de lignes en France, dont environ 2.600 en Nouvelle-Aquitaine, où circulaient 685 TER par jour dans 308 gares et haltes (en 2017). Le réseau néo-aquitain coûterait plus de 100 millions d’euros par an en maintenance, et plus de 50 millions d’euros à exploiter.