Trouvant le surcoût de la Gabarn – Gurmençon un peu trop salé, la préfecture a fait revoir la copie à ses bureaux d’étude en espérant faire baisser la note de 13 millions d’euros. L’élue Anne Barbet annonce déjà une diminution de plus de la moitié, mais selon le sous-préfet et le Département, rien n’est encore acté.
On n’a pas encore fini d’entendre parler de la déviation Gabarn – Gurmençon.
Jusqu’ici, le coût de cette infrastructure n’avait pas cessé d’augmenter. Alors que la mise en place de cette route de 3,6 km était initialement évaluée à 77 millions d’euros, le préfet des Pyrénées-Atlantiques annonçait en juin 2018 un surcoût de 13 millions d’euros.
« La DIRA estime ne pas avoir les moyens d’assurer la maîtrise d’œuvre de l’ouvrage, ce qui implique de la déléguer à une entreprise privée », expliquait alors Gilbert Payet, qui estimait ce premier surcoût à 6,5 millions d’euros. « Par ailleurs, les études techniques sont achevées mais l’évolution des normes sismiques provoque un autre surcoût. De même, les analyses liées aux tunnels qu’il faudra construire montrent que la roche est plus dure que prévu. Ce sera donc plus long, avec plus de moyens ».
Face à ces nouveaux éléments, la Gabarn – Gurmençon se chiffrait donc à 90 millions d’euros, ce qui n’a pas manqué de faire tiquer les élus béarnais, mais aussi la préfecture, qui a récemment demandé à ses bureaux d’étude de se remettre au travail, en espérant voir diminuer ce devis exorbitant. « Le sous-préfet d’Oloron m’a appelé le 15 janvier dernier pour m’annoncer que le surcoût initial de 13 millions d’euros devrait au moins baisser de plus de la moitié », annonce la conseillère départementale Anne Barbet. Selon l’élue, la note ne se chiffrerait plus qu’à 5 ou 6 millions d’euros après nouvelle étude du dossier. Ce qui mettrait donc le projet à 82 ou 83 millions d’euros. Reste toutefois à savoir qui devra assumer cette dépense supplémentaire, du conseil départemental ou de l’État.
Le sous-préfet reste prudent
Contacté, le sous-préfet d’Oloron Christophe Pécate explique de son côté que rien n’est encore acté : « On attend un retour d’expertise. A priori, c’est moins que le surcoût envisagé, mais je ne peux donner un chiffre ». De même, les services du conseil départemental explique « qu’aucun comité de pilotage n’a été organisé récemment : il n’y a aucun élément nouveau sur le sujet ». Et d’assurer qu’il est impossible de donner un montant alors que le dossier n’est « pas encore bouclé ». On devrait connaître dans les jours à venir le montant « réajusté » lié à la déviation, dont la finalisation ne devrait pas survenir avant 2024. Si l’économie de plusieurs millions d’euros s’avère réelle, reste également à savoir comment l’État y est parvenu : y’a-t-il eu des négociations à la baisse du côté de la maîtrise d’œuvre, où la roche entre le Gabarn et Gurmençon s’est-elle avérée plus tendre que prévu ?
Notons enfin que cette potentielle réduction de la facture n’empêchera pas les militants locaux de l’environnement de s’opposer à l’infrastructure, et notamment l’Aspois Eric Petetin, qui voit dans cette déviation « la route la plus chère du monde ».
16 000 € pour réduire l’impact de l’aménagement foncier
Le projet d’aménagement foncier lié au projet de déviation est consultable jusqu’à ce mardi midi au sein de la salle Barthou de la mairie. L’évaluation environnementale estime que le projet retenu « respecte et préserve l’environnement » et qu’il « maintiendra voire rétablira les équilibres écologiques » avec la plantation d’un réseau de haies de 3 370 mètres linéaires et de 2,75 hectares de boisement. En outre, « le projet améliorera les conditions d’exploitation agricole ». Des négociations sont néanmoins toujours en cours avec le lycée agricole de Soeix, qui se verra privé de 10 des 19 hectares qui lui appartiennent actuellement en raison de la construction de la déviation. Il est prévu d’investir 16 000 € pour réduire les nuisances liées à la mise en place de l’infrastructure.