Suite à l’accident mortel du 27 août à Etsaut, l’association de protection de l’environnement « n’hésite pas à aller au contentieux »
Une plainte a été déposée le 18 septembre au parquet de Pau. L’association de protection de l’environnement Sepanso 64 ne prend pas à la légère l’accident survenu le 27 août dernier, à Etsaut, sur la RN 134. Un poids lourd avait quitté la route et chuté dans un ravin.
Accident dramatique pour le routier espagnol qui avait perdu la vie. Dramatique également pour l’environnement puisqu’une pollution au chlorite de sodium du gave d’Aspe avait été observée dans ce site classé Natura 2000.
Près d’un mois après la catastrophe, la Sepanso a déposé une plainte pour deux motifs : pour la pollution du gave et pour atteintes à l’environnement. Ces deux infractions sont punies de deux ans d’emprisonnement et jusqu’à 75 000 euros d’amende, selon le Code de l’environnement.
Mortalité partielle voire totale
« Des centaines de poissons morts ont été retrouvées et notamment des truites farios, espèces protégées, précise l’entité dans sa plainte. L’Agence française pour la biodiversité a constaté une mortalité partielle, voire totale, sur un tronçon allant du fort du Portalet au pont d’Etsaut, soit à peu près trois kilomètres. »
Pour Alain Arraou, le président de la Sepanso 64, la pollution est bien pire. « Ça se dilue, mais ça ne disparaît pas complètement. Ça va se jeter dans l’Adour et finir dans la mer », assure-t-il. Pour la Sepanso, les infractions sont « parfaitement constituées ». La structure avait déjà déposé des plaintes similaires pour un accident de la circulation sur la même RN 134 en 2007, que le parquet n’avait, d’après les souvenirs d’Alain Arraou, pas poursuivie.
Un courrier à la préfecture
Dans un deuxième temps, la Sepanso va écrire un courrier au préfet des Pyrénées-Atlantiques et au préfet de Région pour « exiger que les transports de produits dangereux soient interdits sur la RN 134 pour une question de sécurité et de protection de l’environnement », précise le président. Un recours à l’amiable est espéré. « Mais nous n’hésiterons pas à aller au contentieux », promet la Sepanso.
Samedi, une nouvelle opération de blocage des camions était organisée à Accous, à partir de 15 heures. Samedi prochain, l’association organise une réunion d’information également à Accous pour débattre des suites à donner aux actions.