Malgré la réunion de samedi, la mobilisation contre le passage des camions en vallée d’Aspe n’est pas parvenu à s’organiser en un ensemble cohérent.
Une cinquantaine de personnes a participé à la réunion organisée samedi à la mairie de Bedous, dont un des buts était de « structurer » la mobilisation spontanée d’opposants à l’afflux de poids lourds en vallée d’Aspe. Une participation jugée insuffisante par certains, mais qui a suffi à rendre quelques conversations un peu désordonnées.
Ouvrant les débats, le maire Henri Bellegarde s’est « associé à la mobilisation », et a évoqué « l’intérêt de faire peser du mieux possible » ce qui a été initié par les manifestants, ainsi que « de l’amplifier et le faire partager », persuadé de pouvoir « gagner une adhésion forte de beaucoup plus d’Aspois ».
Réunir tous les acteurs
De son côté, Didier Bayens, maire par intérim de la commune de Borce, qui a adopté un arrêté interdisant la circulation des matières dangereuses sur sa commune, a pris parti pour « continuer ces actions de blocage », et a formulé un premier bilan des six manifestations spontanées, faisant état de « l’inquiétude » des gendarmes et de la Préfecture face à quelques centaines de manifestants prêts à se réunir sur les routes pour bloquer les camions et faire entendre leurs voix. Des manifestants non encadrés par une association et seulement prévenus via internet ou par sms.
Il a aussi dit l’importance de gagner l’adhésion d’autres maires de la vallée et de les réunir au sein d’un comité de pilotage, avec d’autres acteurs locaux, et d’en faire les porte-paroles du mouvement pour discuter avec les autorités. Par la suite, des débats plus vifs ont un peu brouillé les fils de l’ordre du jour. Les opposants ne sont en effet pas tous d’accord sur la nécessité de se regrouper en association ou d’officialiser ce collectif informel.
Certains le veulent apolitique, d’autres répondent que le développement du transport international est une question politique. Certains veulent d’abord repousser les camions hors de la vallée, d’autres militent pour moins de camions.
Au final, l’assemblée a approuvé le texte de la pétition qui sera diffusée sur internet. L’idée d’une deuxième plus globale, pour élargir le périmètre d’action, a été approuvée. En revanche, aucun accord n’a été trouvé sur la proposition, pourtant jugée pertinente par certains, d’un habitant d’Urdos. Il a rédigé une lettre à la DIRA (Direction interdépartementale des routes Atlantique), réclamant des aménagements de la route actuelle afin de la sécuriser. Mais certains refusent les aménagements, pour ne pas rendre la route plus attractive pour les camions.
Pour le reste, l’organisation reste « sans hiérarchie », et s’est constituée en trois groupes, « organisation », « action » et « documentation ». La prochaine action devrait être une opération escargot à Oloron.