La réunion du Comité pour la réouverture de la ligne Oloron- Canfranc a été l’occasion d’évoquer les solutions qui permettraient de faire baisser le trafic de camions en Aspe, du portique jusqu’au train à hydrogène en passant par la prolongation de la ligne.
L’assemblée générale du Comité pour la réouverture de la ligne Oloron – Canfranc (Creloc), organisée ce samedi à Bedous, a réuni une soixantaine de personnes. Une affluence importante en comparaison des précédentes réunions : « On sent les habitants plus concernés par les problématiques du transport depuis le dramatique accident mortel survenu le 27 août dernier », explique François Rebillard, le vice-président du Creloc.
Projet de train à hydrogène
Chargé d’une mission ministérielle sur le verdissement du parc ferroviaire, le député LREM Benoit Simian a expliqué à l’assemblée son projet de réalisation d’une première expérimentation de train à hydrogène sur le territoire français. L’élu, qui a passé une partie de son enfance à Aydius, veut pousser pour que la ligne Oloron – Bedous devienne une ligne-pilote. « Il faut implanter le projet sur une zone environnementale à intérêt fort. C’est typiquement le cas de la vallée d’Aspe, où se trouve le Parc national des Pyrénées. Il faut aussi penser à la mutualisation de la station à hydrogène : à Pau, elle pourra servir à la fois au train et au bus. Enfin, l’infrastructure nécessite une production d’hydrogène à proximité et le site industriel de Lacq permettrait de fournir le train en hydrogène ‘‘gris’’. » Le projet, en outre, ne serait « pas incompatible » avec la prolongation de la voie ferrée jusqu’à Canfranc.
Le territoire semble donc posséder tous les prérequis pour accueillir une ligne-pilote : « Le seul bémol pourrait être la topographie de la ligne Oloron -Bedous, qui n’est pas plate, puisqu’il y a quelques rampes. Aujourd’hui, cela pourrait être un frein pour la technologie hydrogène ».
L’élu girondin souhaite également relancer la réflexion quant à l’activation du « portique écotaxe » d’Etsaut. « Cela permettrait de réguler le trafic routier, et donnerait également l’occasion à la Région d’accumuler une manne financière qui pourrait lui servir, par exemple, à la prolongation de la voie ferrée jusqu’à Canfranc ».
Une volonté d’impliquer l’Etat
Également présent à l’assemblée générale du Creloc, le vice-président à la région en charge du développement économique, Bernard Uthurry, a confirmé l’intérêt que portait le président Alain Rousset pour la réouverture de la ligne transfrontalière. «C’est peu de dire que Paris et Madrid observent une certaine indifférence par rapport au sujet. L’Union européenne s’est engagée à financer 40 % des études, mais l’État reste lointain par rapport à ça ». Bernard Uthurry et Benoit Simian souhaitent que la dimension de verdissement du parc ferroviaire puisse être abordée au cœur du prochain Contrat de plan État-Région.
«Rouvrir le Canfranc au plus vite »
« L’annonce du projet de train à hydrogène révélée par Benoit Simian a été la grande nouvelle de cette assemblée générale », explique le président du Creloc, Alain Cazenave-Piarrot, qui se réjouit de l’affluence constatée lors de la réunion organisée à Bedous ». «Nous savons que cette technologie est expérimentale : on attend donc de voir ce que ça va donner.
Pour nous, l’essentiel, c’est que la ligne Pau – Canfranc opère sa réouverture au plus vite, c’est-à-dire au plus tard en 2024… avec la traction que l’on voudra, mais nous pensons raisonnablement que pour commencer, les trains rouleront au diesel. Ces derniers pourront transporter les voyageurs mais aussi le fret, et en particulier des produits chimiques dangereux, de façon à ce que le tragique accident du 27 août au fort du Portalet ne se reproduise pas.C’est le troisième camion qui se casse la figure dans le gave au même endroit, et sans jouer les Cassandre, cela pourrait arriver à nouveau ».