Camions sur la RN134 : les associations de riverains en appellent à la gendarmerie

Juil 10, 2018 | Presse française, Routier

Camions sur la RN134 : les associations de riverains en appellent à la gendarmerie
Les riverains de la RN134 en vallée d’Aspe sont exaspérés par le passage des camions dans leurs communes. La gendarmerie a pris note de leurs observations quant à la sécurisation de la RN134, et va faire remonter ces informations auprès de la préfecture.

© archives pp
 
PAR BENOÎT ROUZAUD ET ALAIN VERCOUTER, PUBLIÉ LE .

Un colonel et un commandant de gendarmerie se sont déplacés mercredi à Gurmençon pour écouter les doléances des riverains qui réclament des dispositifs de sécurité sur la RN134 ciblant en particulier les poids lourds.

Vitesse excessive en agglomération, dépassements dangereux, nuisances sonores… Pour les élus et associations de riverains de la vallée d’Aspe traversée par la RN134, la coupe est pleine quant aux comportements des camions. Mercredi à Gurmençon, ils ont exprimé leurs doléances auprès de hauts gradés de la gendarmerie dépêchés par la préfecture.

Depuis des décennies, ils demandent des déviations ou aménagements de cette route nationale, mais également axe européen E7, entre Oloron et le tunnel du Somport. « Combien de temps cela va-t-il encore durer ? Les projets sont remis dans les cartons après chaque changement de préfet », interpelle Jacques Lévêque, président de l’association Arda qui milite pour la déviation d’Asasp. « Je n’ai pas d’élément sur ce volet qui relève de la volonté politique et d’une problématique financière. Mais c’est un sujet qui semble avancer », rétorque le colonel Christophe Vercellone venu prendre le pouls de ce dossier brûlant.

TRAFIC EN HAUSSE

D’après les collectifs, le problème s’est aggravé avec l’ouverture en 2003 du tunnel du Somport reliant la France à l’Espagne. Depuis, le trafic s’est intensifié avec notamment la présence de nombreux routiers espagnols, peu soucieux des règles de bonne conduite. En 2016, la gendarmerie a dénombré le passage de 3 485 véhicules dont 568 poids lourds (16,31 %). Et la tendance serait à la hausse. Rien qu’en mars 2018, 723 camions sont passés au Somport. Pire, d’ici 2019, trois autoroutes espagnoles convergeront vers Jaca avant de s’engouffrer dans le tunnel.

DOIGTS D’HONNEUR

Philippe Guilhemsans, premier vice-président de Béarn Adour Pyrénées (BAP) qui chapeaute les associations, recentre les débats sur les problématiques relevant des attributions de la gendarmerie. Et le maire de Cette-Eygun, Jean Gastou, d’embrayer : « Je souhaiterais la mise en place de radars de tronçon et d’un arrêté fixant la vitesse à 30 km/h pour ma commune ». « L’installation des dispositifs dépend de la dangerosité. Or, cette portion est peu accidentogène et criminogène », répond le colonel qui cite pour exemple l’axe Pau-Oloron avant 2014.

Pourtant : « Seuls 40 % des chauffeurs respectent le radar pédagogique à Asasp… », souffle André Ballester, membre d’une association, avant de poursuivre : « Quand je leur demande de ralentir, les chauffeurs me font des doigts d’honneur ».

L’assemblée interroge le colonel sur les contrôles effectués sur les camions. « Grâce au tunnel, il y a un filtrage tant sur leur passage que sur leur chargement », assure-t-il avant d’ajouter « les contraventions sont d’ailleurs onéreuses et dissuasives ». Dans les villages, cette mission s’avère parfois plus difficile, faute de lieu pour arrêter les véhicules sans danger pour les autres automobilistes.

TRANSMISSIONS EN PRÉFECTURE

En attendant que faire ? Plus d’agents au bord des routes ? « On ne peut pas mettre un gendarme tous les kilomètres comme au Tour de France », estime le colonel satisfait des effectifs à sa disposition. Le gradé a promis de transmettre ces requêtes à la brigade motorisée et à la préfecture… L’absence de réponse concrète rend d’autant plus urgente la concrétisation des aménagements routiers tant espérés.

Un nouveau président pour Béarn Adour Pyrénées

A la tête de la présidence de l’association Béarn Adour Pyrénées (BAP), Pierre Saubot a passé la main cette semaine à Michel Le Gall. Ce natif de Pau, ancien élève de l’école centrale des Arts et Manufactures de Paris, a donc repris le flambeau sans perdre de temps puisqu’il a déjà lancé une pétition.

La démarche s’inquiète des travaux sur les axes autoroutiers espagnols et demande «l’accélération des travaux de contournement d’Est Oloron et des communes de la vallée d’Aspe». Et fait nouveau, elle sollicite l’initiation d’une concertation sur le financement d’une route nouvelle reliant A64 et A65 qui éviterait l’agglomération paloise. «Je connais des financeurs qui seraient prêts à s’engager sur ce projet», confie Philippe Guilhemsans, premier vice-président de BAP.

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