Bilan 2017 : le trafic en baisse à l’aéroport

Jan 12, 2018 | Aérien, Presse française

  • Bilan 2017 : le trafic en baisse à l’aéroport
    Les dirigeants de l’aéroport pointent « les difficultés opérationnelles » de la filiale low-cost d’Air France, Hop !, pour expliquer en partie la nouvelle baisse du trafic aérien.

    © Nicolas Sabathier
  • Bilan 2017 : le trafic en baisse à l’aéroport
    Le nouveau directeur de l’aéroport, Thierry Souchet (à gauche).

    © J.P. Gionnet
PAR MATHIEU HOUADEC, PUBLIÉ LE , MODIFIÉ .

600 075 voyageurs en 2017 : l’aéroport palois continue à perdre du trafic. Mais espère renverser la tendance en 2018.

Les chiffres parlent malheureusement d’eux-mêmes. Année après année, l’aéroport de Pau-Pyrénées voit son trafic aérien baisser. Avec 600 075 voyageurs, soit une diminution de 1,3 % du trafic, 2017 n’aura pas dérogé à la règle. Mais avec l’arrivée du nouveau directeur, Thierry Souchet, le groupement Air-Py (la CCI 64 associée à Transdev et Egis, deux filiales de la Caisse des dépôts) qui gère la structure espère toujours renverser la vapeur.

13,3 millions de CA en 2017

La nouvelle baisse du trafic aérien palois (-1,3 %, soit 600 075 voyageurs au lieu de 608 622 en 2016) pourrait inquiéter. Mais à écouter le nouveau directeur, Thierry Souchet, le président de la Chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn Didier Laporte et Jean-Paul Brin, président du syndicat mixte de l’aéroport, l’année passée est « une reprise réussie » par le nouveau groupement, « bien accueillie » par toutes les parties prenantes (personnel, clients, etc…). Quant à la baisse, Thierry Souchet l’explique avant tout par des « difficultés opérationnelles » chez Hop ! d’Air France, et une réduction « momentanée » des voyages d’affaires internationaux chez « plusieurs grandes sociétés ».

La structure affiche néanmoins un chiffre d’affaires de 13,3 millions d’euros, et des comptes qui « devraient être équilibrés ».

Trafic : Paris plombe le bilan

Dans le détail, concernant les « lignes historiques » de l’aéroport, on note une liaison Paris-Orly en retrait de 2,3 % par rapport à 2016, avec 333 306 passagers, mais « dépassant » les prévisions d’Air-Py, qui tablait sur 327 000 voyageurs. La destination vers Paris Charles-de-Gaulle est en revanche en perte d’altitude sévère, avec une chute de 11,6 % du trafic, soit 148 844 passagers. Air-Py pointe du doigt la filiale low-cost d’Air France, Hop !, qui aurait « appliqué plusieurs réductions de capacité successives sur cette ligne, en avril 2017 ». Et peut-être également que la concurrence bigourdane, avec l’aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées, n’est pas étrangère à ces chiffres…

Sur des flux inférieurs, deux bonnes nouvelles en revanche : les lignes vers Lyon et Marseille se portent bien, avec respectivement une hausse de 5,4 % (70 041 passagers) et 2,5 % (6 669 voyageurs).

Les nouvelles lignes marchent

Les trois nouvelles lignes ouvertes en 2017 (Nantes, Nice et Lille) plus le doublement de la destination Marrakech ont généré près de 30 000 passagers l’année passée. « Soit 8 000 de plus que prévu », se félicite Thierry Souchet. Un aspect important pour Air-Py, qui souhaite proposer de nouvelles destinations à ses clients.

À noter aussi que Pau se « positionne » comme porte d’entrée des stations de ski, avec des vols saisonniers au départ de Lille, Nantes, Lannion et des navettes vers les stations en correspondance avec ces vols et ceux de Paris.

2018 : « évolution positive »

Cette satanée courbe du trafic qui baisse, les dirigeants de l’aéroport palois comptent bien l’inverser. Et pourquoi pas en 2018, où des « perspectives très positives » sont annoncées sur les lignes paloises, notamment grâce à une conjecture favorable des vols d’affaires internationaux et les « évolutions de programme de Hop ! Air France », qui « doivent contribuer » à une « nette amélioration » du service, de la régularité et du trafic.

Air-Py annonce également que la ligne vers Lyon, notamment prisée des hommes d’affaires, s’effectuera dès fin mars « entièrement en jet », faisant gagner du temps et du confort, ainsi qu’une augmentation de 15 % de l’offre en sièges sur Paris Charles-de-Gaulle sur deux des trois vols quotidiens, et une « forte augmentation » des vols vers la Corse. « Au total, 18 destinations seront proposées en vol direct au départ de Pau en 2018 », glisse Thierry Souchet, qui conclut : « L’objectif d’Air-Py sur le long terme n’a pas changé : atteindre le million de voyageurs ».

Retour des low-costs : Pau démarche, mais cela prend du temps

Depuis le départ de Ryanair du tarmac palois, l’aéroport peine à faire revenir des compagnies low-cost.

95 % du trafic total de l’aéroport de Pau dépend d’une seule compagnie, Air France. Une dépendance qui pose question, d’autant plus que depuis le départ de la compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair du sol béarnais – qui a plié bagages en mars 2011, rapatriant ses activités sur Biarritz et Tarbes – la cité paloise peine à faire revenir ce type de services dans son aéroport.

Pourtant, comme le soutient son directeur Thierry Souchet, Air-Py propose « quatre autres compagnies, dont deux nouvelles (Volotea et Chalair) sont proposées à Pau » et il indique ne pas ménager ses efforts pour « démarcher » d’autres sociétés de transports aériens. « Mais ce genre de prospection prend beaucoup de temps », glisse le directeur, qui ajoute que ses recherches ciblent notamment « l’Europe du Nord ».

Quant à de nouvelles lignes vers le Royaume-Uni, une difficulté supplémentaire est récemment apparue : le Brexit. « Il y a beaucoup d’incertitude autour de cela. Je pense qu’il va d’abord falloir cibler l’Irlande, et donc une destination intra UE, avant de pouvoir viser le reste ».

Trafic aérien à Pau : 2 fois plus de vols militaires que civils

Mine de rien, le trafic aérien militaire sur l’aéroport représente deux fois plus que le civil, soit 20 531 mouvements d’avions et d’hélicoptères, mais aussi 1 065 tonnes de fret. Pour autant, ce flux « qui pérennise » l’activité de l’aéroport dixit son directeur, ne rapporte que 400 000 € sur les 13,3 millions d’euros de chiffres d’affaires de 2017. Quant aux fameux avions Antonov, qui dominent les cieux béarnais de leur imposante envergure et permettent de transporter notamment les hélicoptères du 5e RHC, ils représentent 25 % de ce montant. A noter aussi la bonne évolution de l’aviation d’affaires, qui progresse de 9,3 % en 2017.

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