« Les gens se sentent méprisés, il y a un fort sentiment de déclassement », assure la présidente socialiste d’Occitanie, Carole Delga.
Alors qu’un rassemblement pour l’arrivée de la LGV dans la ville rose est prévu mercredi, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, se dit « déterminée » à relancer le projet.
La présidente de la région Occitanie est en colère. Ce mardi, Carole Delga a fustigé la « désinvolture » de l’Etat dans le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, qui dénote d’une vision « centralisée » et « dépassée » du pouvoir. « Au pays du rugby, on va faire un vrai pack territorial pour la LGV dans notre région », a déclaré la présidente socialiste, « déterminée » à se battre pour relancer le tronçon Bordeaux-Toulouse, actuellement au point mort.
Du grand chef Michel Sarran au rugbyman Thierry Dusautoir, l’entraîneur de handball Claude Onesta, les chanteurs Magyd Cherfi et Cali, ou encore les présidents du TFC, du Stade Toulousain, de Véolia… de grands noms de la société civile et nombre d’élus
sont attendus mercredi à l’hôtel de Région pour montrer leur volonté de placer Toulouse à 3h10 de Paris, au lieu de 4h20 actuellement.
« Irrespectueux et méprisant »
« Toutes les régions bénéficient de la LGV sauf nous », a dénoncé Carole Delga. « On est la seule région qui n’a pas d’infrastructures de transport dignes du 21e siècle mais on nous explique qu’on ferait des dérogations pour le Lyon-Turin… C’est vraiment irrespectueux et méprisant » pour la quatrième métropole de France, qui connaît la plus grande progression démographique du pays.
En Occitanie, « il y a 5 millions d’habitants qui sont à plus de quatre heures de Paris, c’est-à-dire que vous avez 5 millions de Français qui n’ont pas le même traitement que les 55 autres millions », a-t-elle déploré, évoquant un « sentiment d’injustice ».
Or, pour financer le Grand Paris Express, l’Etat donne « 25 milliards pour 10 millions d’habitants, nous on en demande la moitié pour 5 millions d’habitants », a ajouté l’ancienne ministre de François Hollande, estimant que ce serait « un non-sens » de ne pas aller au bout du projet. D’autant que c’est le tronçon Bordeaux-Toulouse qui pèse le plus dans l’équilibre financier de la LGV.
Des « Français de second rang »
La responsable PS dit avoir « une vraie différence de conception de la dépense publique » avec l’actuel gouvernement : « La dépense publique doit être raisonnable et encadrée mais (…) on a besoin d’infrastructures de transport pour pouvoir obtenir de la croissance », observe celle qui a plaidé en ce sens auprès de la ministre des Transports.
Un groupe de travail Etat/régions doit être mis en place en octobre pour examiner un nouveau projet de financement de la ligne, inspiré du Grand Paris Express. Pour la présidente de l’assemblée régionale, « il y a un vrai problème de respect de la parole donnée » après l’engagement de l’Etat à mettre en oeuvre l’intégralité de la LGV. Le premier tronçon Tours-Bordeaux a été inauguré … et déjà financé pour 150 millions d’euros par la région Occitanie, alors persuadée que Toulouse en serait le terminus.
« Les gens se sentent méprisés, il y a un fort sentiment de déclassement », a estimé Carole Delga, accusant le gouvernement de « désinvolture ». « On ne peut pas considérer qu’il y a des Français de second rang », a encore fustigé la militante de « la République des territoires ».