François Bayrou aux Etoiles de l’Economie : « Le Béarn doit aussi devenir une marque « 

Nov 22, 2018 | Economie, Presse française

 
François Bayrou : « De la communication touristique avec le Pays de Béarn. »

© A. torrent
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L’Agglomération Pau Béarn Pyrénées parraine la catégorie « Entrepreneur de l’année » des Etoiles de l’Economie.

Alors que se déroule ce soir à Pau la cérémonie de récompenses des Étoiles de l’économie 2018, c’est avec le président de l’Agglomération Pau Béarn Pyrénées que nous clôturons notre série d’interviews.

  • Il y a deux ans, vous nous parliez de votre souhait d’améliorer la notoriété de Pau et du Béarn. Où en êtes-vous ?

Les premiers résultats sont là. Il y a deux ans la fréquentation de Pau, visiteurs et touristes, était déjà en progression de 20 %. Cette année, sur les six premiers mois de 2018 par rapport à 2017, la progression est de 19 %. Nous sommes donc sur une série de trois années avec une progression à deux chiffres. C’est une réussite qui se double d’autres signaux positifs comme le fait que cette année nous avons eu 130 enfants inscrits de plus dans les écoles par rapport à l’année précédente. Ce qui montre que le nombre de gens qui s’installent à Pau connaît une progression très importante. Autre exemple, le fait que nous ayons obtenu la première année de médecine La première année nous avions 190 inscrits. Nous sommes cette année à 300. La fréquentation des Halles atteint des chiffres inespérés avec un succès important le dimanche matin. Ce sont des signes indiscutables d’une ville redevenant puissamment attractive. Le fait qu’à fin 2019 tous les foyers seront raccordés au très haut débit est aussi un élément important. Enfin, le lancement du plan de lutte contre la solitude est aussi un élément attractif puisque la ville ce n’est pas seulement la propreté, la sécurité, les investissements… C’est aussi les relations humaines.

  • Vous souhaitez désormais diffuser cela au Pays de Béarn ?

Aujourd’hui, il faut que le Béarn devienne un espace de vie partagé et une marque. Vous savez combien en économie les marques comptent. Le Pays basque a réussi à donner corps à une marque importante. Avoir réussi à réunir, toutes ou presque les intercommunalités du Béarn, dans une seule organisation qu’est le Pays de Béarn, est un pas en avant très important. C’est une démarche qui ressemble à la démarche européenne avec chaque nation qui conserve son identité mais partage les grands enjeux. De la même manière, chaque territoire béarnais, conserve son identité : Pau, vallée d’Ossau, Oloron, les Luys, Morlaàs, Lacq-Orthez, le Béarn des Gaves. Tous décidés à travailler ensemble sur des enjeux qui ont besoin de cette solidarité et de cette énergie.

  • Que sera l’an II du Pays de Béarn ?

Ce sera l’année des premières réalisations. La première sera sur la communication en matière touristique pour que l’on puisse offrir des produits touristiques qui intégreront à la fois les atouts de Pau et ceux des vallées, des coteaux et de la plaine. Nous sommes aussi en train de mettre en place un plan Orsec pour que quand il y a des catastrophes naturelles, tous les moyens des intercommunalités puissent se réunir pour aller vers ceux qui sont dans la difficulté, avec engagement de réciprocité.

Ensuite, nous avons des problèmes d’équipements. Par exemple, dans notre pays d’élevage, comment penser la commercialisation et le conditionnement. C’est extrêmement concret. Enfin, l’université, la voie ferrée, l’aéroport… sont des enjeux qui intéressent le Pays de Béarn, nous réunissent et doivent nous permettre d’agir ensemble.

  • L’enseignement supérieur est un élément d’attractivité. Après la PACES, où en êtes-vous de l’implantation de l’Institut Confucius ?

C’est en train de se réaliser. Je suis allé à Pékin et Xian pour que soit décidé l’Institut Confucius car avoir une fenêtre ouverte sur la Chine est pour nous très important. On devrait le voir sortir de terre sous peu, d’ici un an.

  • Vous avez annoncé de l’économie créative à la Sernam. Pouvez-vous clarifier ce projet ?

Il y a quatre enjeux pour la Sernam. D’abord l’esthétique. C’est un très beau bâtiment en vue directe depuis le boulevard des Pyrénées, qui se découvre, comme un objet architectural de très haute qualité. Deuxième enjeu, c’est un bâtiment en liaison avec la gare. Et pour cela, nous pensons à une brasserie qui fera le lien entre la gare et la Sernam. Il y a ensuite un enjeu de culture et sport urbain. Nous aurons donc un skate-park. Enfin, au centre de ce bâtiment grand comme une cathédrale, nous aurons des espaces culturels avec de l’économie créative : du numérique autour du culturel, de la musique, de l’industrie des jeux vidéos, des start-up avec des espaces de coworking. Tout cela formera un ensemble extrêmement attractif.

  • Tout près, le quartier Rives du Gave aura-t-il une vocation économique ?

Il y aura de l’activité économique puisque le projet présenté par Eiffage intègre un quartier économique. Plus loin, à côté du stade d’Eaux-Vives, il y aura également de l’économie avec la présence d’écoles de commerce.

  • Vous souhaitez un pôle entrepreneurial à Laherrère, où en est ce dossier ?

Ce sera la place du village du quartier Saragosse. Il faut certes du logement mais aussi des commerces et des emplois. Nous travaillons beaucoup sur l’urbanisme. L’avenue Saragosse va être reconditionnée dans une voie urbaine à circulation douce avec des espaces partagés, pour les piétons, les vélos, les transports en commun et les voitures. Mais il faut aussi des espaces dédiés à des entreprises qui souhaiteront s’installer. C’est ce que nous allons faire à Laherrère où nous aurons, par exemple, une école d’informatique.

Développement de Total à Pau : « Très optimiste »

Interrogé sur de nouveaux investissements du groupe Total à Pau, François Bayrou se dit confiant. « J’ai des échanges constamment sur ce projet qui est stratégique pour Total. À niveau de salaire égal, pour un chercheur ou un administrateur de haut niveau, la qualité de vie à la Défense, où il faut une heure et demie de transport le matin et une heure et demie de transport le soir, est incomparable avec celle de Pau. C’est la raison pour laquelle, je suis très optimiste sur le développement naturel du pôle de Pau. Pour Total, c’est un pôle très important puisqu’il s’agit de recherche, technologie, d’ingénierie et de maîtrise depuis ici de l’ensemble des sites dans le monde. Nous sommes de surcroît intéressés parce que Total oriente son développement vers les énergies renouvelables. Et c’est pour nous très important. »

Action Cœur de Ville : quelles ambitions ?

« En septembre dernier, nous avons signé avec l’Etat une convention pour une durée de cinq ans. C’est une formidable reconnaissance qui récompense tout ce que nous avons entrepris pour redynamiser notre ville. D’ores et déjà, nous savons que l’Etat va financer quelques opérations phares telles que le BHNS Fébus, l’école d’art et le musée, les Halles, le Foirail, le parc Beaumont, pour plus de 10 millions d’euros ! Et il y aura également des crédits pour l’amélioration de l’habitat. Et pour les années suivantes, nous solliciterons de nouveaux financements.

Je me réjouis que tout cela contribue au dynamisme et rayonnement de Pau et de l’agglomération. »

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