Le directeur d’Investaq détaille pourquoi sa société ne poussera pas plus loin la recherche d’hydrocarbures dans le Nord-Béarn.
Le directeur exécutif d’Investaq Energie, Christian Sage, ne cachait pas sa déception encore ce vendredi matin après l’annonce de l’abandon des recherches d’hydrocarbures en Nord-Béarn (notre édition papier de ce vendredi). « On a décidé de ne pas continuer la prospection par le forage à Garos qu’on envisageait. Ce en tenant compte des résultats déterminés par les travaux sur les données sismiques que nous avons acquises cet été. Ils montrent qu’il y a beaucoup d’incertitudes sur la possibilité de trouver des réservoirs exploitables à cet endroit-là » nous confie Christian Sage.
Dans le courrier daté du 5 novembre, qu’il a adressé aux 14 maires du Nord-Béarn concernés par les recherches, les raisons techniques sont précisées : « Les terrains qui doivent assurer la couverture au sommet du réservoir, ne paraissent pas suffisamment homogènes au regard de la qualité d’étanchéité recherchée ».
En août pourtant, quand nous les avions rencontrées, les équipes d’Investaq se montraient plutôt confiantes. « Il y a des hydrocarbures, mais pas forcément en quantité suffisante. Grâce à l’acquisition sismique, – qui s’est bien déroulée -, on a pu disposer d’une très belle image du sous-sol. Mais on ne lève pas les ambiguïtés. Au contraire. La probabilité de succès telle qu’on peut la calculer aujourd’hui est bien inférieure à celle qu’on prévoyait ».
Conséquence, le projet de forage est abandonné par les partenaires Investaq Energie et Celtique sur le permis de Claracq qui courrait jusqu’en novembre 2019.
Réhabiliter la plateforme de Fichous
« Notre travail désormais sera de remettre prête à la culture la plateforme de Fichous et la rendre aux propriétaires privés. Le puits existant est bouché déjà depuis l’été 2017. Ne restent que des travaux de génie civil, qui débuteront quand la météo le permettra. Pour l’instant, on est en phase de consultation des entreprises » explique le directeur.
Quid cependant de l’avenir de l’agence idronnaise d’Investaq créée il y a une dizaine d’années pour ces explorations en Nord-Béarn ? « Elle risque d’être fermée ou mise en veille pendant quelque temps » confirme Christian Sage. « Mais si Investaq ne poursuit pas sur ce permis, ni d’autres en France pour l’instant, on reste une entreprise ouverte pour éventuellement trouver soit des partenariats soit d’autres opportunités sur des permis existants ».
« Bonne nouvelle » pour les opposants au projet
Pour les opposants au projet, c’est le soulagement. « C’est une bonne nouvelle, après s’être battu tout l’été » souffle Christelle Fourie, du comité citoyen de Garos. « Ce n’était en effet peut-être pas le bon endroit où il y a du pétrole, peut-être que la mobilisation a pesé beaucoup… L’un dans l’autre, ils n’ont pas voulu prendre trop de risques pour pas grand-chose » estime la riveraine, heureuse que cette campagne béarnaise garde « toute sa quiétude ». Pour « célébrer » cela, le comité envisage d’organiser le 17 novembre une soirée à la salle des fêtes de Garos, avec auberge espagnole.
Une opération qui a crispé
Si Christian Sage dément le poids de la contestation dans le choix de renoncer au forage, souvenons-nous tout de même que le projet de forage a suscité plusieurs oppositions. Qui ont atteint leur paroxysme lors du passage des camions-vibrateurs cet été. On ne compte plus les manifestations des riverains. On se rappelle aussi des interventions d’Eric Pétetin et de ses amis qui sont allés jusqu’à dégonfler les pneus des véhicules. Intervention des gendarmes à la clé.