Le Conseil départemental parraine la catégorie Croissance/Développement. Son président Jean-Jacques Lassere croit en un rôle actif de sa collectivité dans le développement économique.
- Depuis la loi NOTRe, le développement économique est l’affaire des Régions. Comment le Département fait pour être acteur du développement des Pyrénées-Atlantiques ?
Jean-Jacques Lasserre.– Chaque fois qu’une loi est imparfaite, la réalité prend visage différent. Et la loi NOTRe est imparfaite. Notre département est extrêmement interpellé en matière économique et nous essayons de trouver le bon positionnement, par convention avec la Région, les communautés de communes ou d’agglomération. Cela se passe assez facilement parce que ces collectivités se rendent compte du rôle utile du département. Exemple, avec les intercommunalités, nous avons la possibilité de financer l’immobilier d’entreprise. Et quand on dit que les entreprises n’attendent pas de subventions, je pourrai vous citer certains cas où l’installation d’une entreprise est subordonnée à une aide publique en matière d’immobilier. Mais nous avons aussi de belles interventions en matière agricole, dans le pastoralisme… Et il y a bien sûr notre dossier le plus important, celui du très haut-débit.
- Avez-vous choisi l’entreprise concessionnaire de ce projet ?
Nous allons l’officialiser dans quelques semaines. Le très haut débit va être très important pour l’activité économique. Nous allons hiérarchiser les travaux avec le délégataire. Nous travaillons aussi beaucoup sur les usages. Le ministre Mounir Mahjoubi a récemment salué nos initiatives.
- Arriverez-vous à tenir le calendrier du déploiement ?
Ce sera respecté. Nous devrions démarrer début 2019. L’ensemble du réseau sera fibré. Nous aurions pu, pour certains endroits, choisir des techniques alternatives, comme le satellitaire, l’hertzien. Mais ce sera bien la fibre partout. D’autant qu’il y a une vraie impatience pour ce projet.
- Avec toujours l’ambition d’avoir 90 % du territoire équipé à l’horizon 2022-2023 ?
C’est vrai que nous avions démarré à 90 % du territoire dans la consultation. Et tous les candidats, qui sont des opérateurs nationaux, ont proposé 100 %. Nous sommes donc partis là-dessus. L’essentiel du réseau sera enterré même si dans certains secteurs il y aura de l’aérien fibré.
- Autre projet lié au développement économique, le plan montagne. Qu’en attendez-vous ?
Nous avons la chance d’avoir une montagne constellée de beaux lieux de rendez-vous, de belles stations d’altitude. On vient par exemple de fêter les 50 ans de la station d’Iraty, qui symbolise bien le dynamisme de la Soule. Sur un plan touristique, nous pouvons encore nous améliorer. Il y a des initiatives à prendre, dans plein de domaines. Regardez la révolution qu’est le vélo électrique et la fréquentation accrue qu’il permet. Rien qu’en Soule, nous avons des loueurs, des réparateurs de vélos qui s’installent. Tout cela, ce sont des emplois, c’est du développement économique. Et nous avons plein d’autres exemples du potentiel de développement lié à la montagne.
- Comment jugez-vous le travail de l’AADT (agence d’attractivité et de développement touristique) pour la promotion des marques Béarn-Pyrénées et Biarritz Pays basque ?
Il me convient. C’est Laurent Fabius qui avait impulsé cette stratégie, en consacrant les énergies sur les destinations. C’est la bonne présentation qui peut déclencher l’achat touristique. Quelqu’un qui fait son choix, va être plus sensible aux destinations, Pays basque ou Béarn, qu’à des images administratives. Et à l’intérieur de chaque marque, les acteurs s’y retrouvent et notamment les gestionnaires d’Office de tourisme. Nous, nous, mettons plus de 3 millions par an sur le tourisme. Un indicateur qui témoigne de notre ambition sur ce dossier. Notre présence sur le Tour de France permet de plus d’améliorer la notoriété du Béarn. Et on ne trouvera pas de meilleur véhicule que le Tour pour cela.
- Autre dossier l’accessibilité des territoires et les demandes de routes, rocades, déviations, qui arrivent sur votre bureau. Pensez-vous pouvoir mener à bien d’autres dossiers d’aménagement ?
C’est une question qui nous préoccupe. Nous sommes sur un rythme budgétaire qui nous permet de gérer convenablement les choses à condition qu’il n’y ait pas d’investissements supplémentaires. On a quand même 5000 kilomètres de routes départementales. Pour la déviation d’Oloron, nous avons obtenu de l’État qu’il prenne en charge la maîtrise d’ouvrage et nous seront présents au rendez-vous financier. C’est quand même près de 40 millions d’investissement ! Nous sommes aussi appelés pour des déviations. Et je compte pour cela rencontrer les communautés des communes. Car le fait générateur, ce sont les politiques d’urbanisation qui nous oblige à trouver la bonne collaboration entre collectivités locales et le département.