Réseau ferroviaire :

Avr 13, 2017 | Ferroviaire, Presse française

Alors que les regards sont braqués sur la LGV, Patrick Jeantet, président de SNCF-Réseau, rappelle les travaux à mener sur les lignes classiques

PDG de SNCF-Réseau, Patrick Jeantet est venu à Bordeaux rencontrer – et remercier – plus de 350 agents ayant participé au chantier de la LGV Tours-Bordeaux qui sera mise en service le 2 juillet prochain.

« Sud Ouest » Où en est-on à moins de trois mois du jour J ?

Patrick Jeantet Lisea, le consortium privé chargé de la construction et de la maintenance de cette ligne Tours-Bordeaux, vient d’obtenir son agrément de sécurité par l’Établissement public de sécurité ferroviaire. Il restera à obtenir l’autorisation de mise en exploitation commerciale qui sera délivrée juste avant le 2 juillet. Cela dit, les tests s’étant déroulés sans incident, je ne crois pas qu’il y ait la moindre inquiétude à avoir.

Patrick Jeantet, président 
de SNCF-Réseau.
Patrick Jeantet, président de SNCF-Réseau.
CRÉDIT PHOTO : ARCHIVES AFO

Pour notre part, à la SNCF, la formation des conducteurs, qui s’est déroulée plus vite que prévu, s’achèvera fin avril et nous avons pris en main le poste d’exploitation de la ligne qui est installé à Bordeaux afin qu’il y ait continuité de Paris à Bordeaux entre la ligne classique et la ligne concédée à Lisea.

Cette LGV monopolise actuellement l’attention dans le Sud-Ouest mais SNCF-Réseau a d’autres sujets de préoccupation

Depuis trente ans, des milliards ont été investis dans la grande vitesse, au détriment du réseau classique. Dans les années 2000, nous investissions 500 à 700 millions d’euros par an pour ce réseau alors que les Allemands y consacraient 4 milliards et les Anglais 2 milliards. Depuis quelques années, les gouvernements nous autorisent à investir davantage. En 2016, nous sommes montés à 2,6 milliards et ce sera 3 en 2020, sur les fonds de SNCF-Réseau, donc en augmentant notre endettement.

LGV Bordeaux – Paris : retour sur des travaux… par journalsudouest

Le réseau régional va, lui aussi, faire l’objet de travaux de régénération financés par les contrats de plan États-Région (CPER). Mais on ne rattrapera pas trente ans de sous-investissement en quelques années. Cela prendra du temps et il faudra, en attendant les chantiers, ralentir la vitesse sur certaines lignes car la sécurité est un sujet sur lequel la SNCF ne transige jamais.

Comment faites-vous pour vous désendetter en vous endettant davantage ?

Le Conseil d’administration de SNCF-Réseau a adopté un contrat de performance pour les dix ans qui viennent. Nous prévoyons des gains de productivité, l’État s’est engagé à nous subventionner davantage, les tarifs des péages vont augmenter, et enfin plus de trains vont circuler donc nos recettes de péages vont augmenter. À noter que l’Arafer, l’autorité de régulation ferroviaire, met en cause la fiabilité de cette trajectoire financière, concernant notamment la subvention de l’État.

« C’est le choix de l’État de desservir une métropole comme Toulouse par la grande vitesse »

La LGV Bordeaux-Toulouse verra-t-elle le jour ?

Le dossier suit son cours mais il faut trouver son financement. C’est le choix de l’État de desservir une métropole comme Toulouse par la grande vitesse.

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