L’économie en Béarn ? Un jeu d’équipe !

Nov 17, 2017 | Economie, Presse française

L’économie en Béarn ? Un jeu d’équipe !
Ces rencontres ont permis un état des lieux exhaustif des forces et faiblesses du territoire, devant une assemblée nombreuse.

ATORRENT
PAR G.C., PUBLIÉ LE .

Les premières Rencontres territoriales de l’attractivité économique, portéespar la CCI, ont réuni 500 personnes hier à Pau. L’occasion, entre autres,de compter ses forces.

Et si, finalement, c’était aussi simple que cela ? « Jouons groupés ! », a lancé Olivier Farreng, directeur de la technopole Hélioparc, peu avant la clôture, à l’hippodrome de Pau, des premières Rencontres territoriales dédiées à l’attractivité économique du Béarn.

Organisé par la CCIPau-Béarn, le rendez-vous, honoré par un demi-millier d’invités, a pour le moins suscité de la curiosité. Et, pour en revenir au fameux « Jouons groupés », la participation d’acteurs privés, mais aussi publics avec notamment les 8 intercommunalités béarnaises, ressemble déjà à une première victoire.
Une telle mobilisation n’a pas échappé au président Laporte qui, sourire en coin – et dans l’attente de la mise en place d’une stratégie courant février 2018 –, refuse néanmoins de se cacher derrière son petit doigt. « Notre territoire est riche d’atouts.Je pourrais citer de nombreux exemples, du Béarn des gaves à Thèze, ou encore sur le bassin de Lacq, etc. Mais cela fait plusieurs années qu’il n’a pas vu de grands projets structurants », n’ignore pas le patron de l’organisme consulaire.

« SIGNES DE FLÉCHISSEMENT »

Pour autant, au fil des nombreuses interventions, on a pu apprendre, via par exemple Johann Crapel (agence Regional Partners), que pas moins « d’une quarantaine de projets d’implantations » – générant 15 à 20 emplois chaque fois – sont dans les tuyaux en Béarn.

Le constat effectué et les « signes de fléchissement » observés ont ensuite nourri le propos de Walid Ben Yousseff, représentant de CEIS (voir le zoom), le cabinet de conseil en stratégie sollicité par la CCI. Problèmes d’image et d’accès au territoire, éloignement des centres de décisions dans 70 % des cas pour les grands groupes privés : ces problématiques, bien identifiées, sont à la source de conséquences parfois fâcheuses.
« Baisse de l’emploi salarié, faible taux de création d’entreprises, difficultés d’accueil pour les conjoints », a énuméré Walid Ben Youssef qui a au passage, et comme d’autres avant lui, stigmatisé aussi la politique tarifaire d’Air France.

Si elle nécessite une reprise en mains, que la chambre de commerce appelle de ses vœux, cette situation s’inscrit pourtant, presque paradoxalement, dans un cadre territorial plutôt enviable. Toujours selon CEIS, on note ici « une forte identité industrielle, un taux de chômage faible » ou encore l’existence « d’au moins 4 grandes filières » (aéronautique, géosciences, chimie, agroalimentaire).

« TOUTES LES RAISONS DU MONDE… »

De plus, la présence de nombreux étudiants, « de 5 grandes écoles, et de plus de 4 000 emplois liés aux activités de recherche-innovation » autorisent bien des espoirs.

Un peu plus tôt, François Bayrou n’avait pas dit autre chose, avant de se lancer dans un long plaidoyer en faveur du…pays de Béarn. « Toutes les raisons du monde existent pour que notre territoire se développe », estime le président de l’Agglo paloise.
Pourtant, se voulant lucide, il n’a pas manqué de rappeler également que « moins de 10 % des Français sont en capacité de situer le Béarn sur une carte ».En évoquant cette faible proportion, François Bayrou pense même… faire preuve « d’indulgence » !

à venir : notre cahier spécial 8 pages dans l’édition de jeudi 23 novembre.

Le président de la CCI annonce plusieurs mesures

En conclusion de cet après-midi dédié à l’attractivité, le président de la CCI Pau-Béarn a annoncé plusieurs initiatives.

Didier Laporte veut battre le fer pendant qu’il est encore chaud.
Didier Laporte veut battre le fer pendant qu’il est encore chaud.

Crédit photo : © Ascencion Torrent

Didier Laporte, qui a insisté sur la nécessité de « jouer groupés » et de fédérer tout le monde – collectivités, chambres consulaires… –, ne souhaite pas en effet que cet événement reste lettre morte.
Un site pour les conjoints
Dans un premier temps, un livre blanc de l’attractivité du Béarn va donc être rédigé par les étudiants de l’École supérieure de commerce de Pau. Une plateforme sera lancée sur le même thème.
Également programmé, la mise en ligne d’un site, baptisée JOBBB (pour Béarn, Basque, Bigorre) dédié à l’emploi des conjoints. On sait que certains talents hésitent à venir en Béarn car ils craignent que leur conjoint ou conjointe ne puisse trouver un emploi à la hauteur de son ambition. Autre projet, l’installation d’un réseau d’ambassadeurs (bénévoles) pour porter à l’extérieur l’image du territoire. Par ailleurs, les trois chambres consulaires (commerce, artisanat et agriculture) vont créer une commission commune pour plancher sur l’économie.
Enfin, Didier Laporte prévoit aussi que tout le monde se retrouve au printemps pour le plan d’action et la phase opérationnelle. Un nouvel événement qui précédera de nouvelles « Rencontres de l’attractivité », une formule qu’il souhaite pérenniser.

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