Évolution de l’économie espagnole

Déc 2, 2017 | Economie, Presse espagnole

Les exportations de biens et services représentent aujourd’hui plus du tiers du PIB et la construction est au plus bas.  La maîtrise des coûts du travail  a accru la compétitivité.

CINCO DIAS

JOSÉ ANTONIO VEGA

1° DEC 2017

 

Así ha cambiado la economía española

 

 

Des milliers d’entreprises espagnoles se sont trouvées en danger de mort lorsque la crise de 2008 a frappé leurs ventes, et elles ont dû chercher désespérément une solution de survie. L’issue de secours a été pour beaucoup d’entre elles la fenêtre des exportations, car la demande intérieure avait disparu. L’encéphalogramme est resté presque plat pendant une longue période en raison d’un endettement énorme tant des ménages que des entreprises et des administrations. La dépendance au marché intérieur était telle que  tout s’effondra à la fin du cycle de vaches grasses, et il a fallu trouver d’autres bouées de sauvetage. Les entreprises espagnoles, et en particulier les PME, ont dû sortir du marché domestique et placer leurs produits là où il existait encore de la demande, où la crise était moins sévère, où le revenu disponible des entreprises et des particuliers n’avait pas disparu, où le crédit et l’investissement donnaient encore des signes de vie, même faibles. Ainsi, il y avait 120.000 exportateurs en 2010, aujourd’hui 150.000.

Alors que la faillite de Lehman Brothers entrainait en 2008 et 2009 une récession mondiale et l’effondrement des échanges commerciaux, les exportations de biens et services made in Spain représentaient 22% du PIB ; ce pourcentage dépassera cette année les 34%, un record historique qui témoigne du changement de modèle économique du pays après la crise. Un modèle moins dépendant de l’Espagne et plus à la charge des clients français, allemands et américains, et complètement détaché de la monoculture de la construction résidentielle, laquelle s’est au contraire  contractée à 10% du PIB.

Cette position de l’Espagne dans le commerce mondial –sa part de marché a augmenté lentement malgré la concurrence des pays émergents, tant sur la qualité que sur les prix–, a renversé complètement le solde de la balance des paiements, avec cinq années consécutives d’excédents, et une réduction lente mais continue de la position internationale nette des investissements (différence entre actif et passif de l’économie avec l’étranger). Les ventes extérieures de biens et services approcheront cette année les 400 milliards d’euros pour un PIB de 1.160 milliards. En 2008 elles n’étaient que de 244 milliards pour un PIB similaire, puisque c’est en 2017 que l’Espagne retrouvera son niveau de production d’avant la crise.

 

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