Didier Laporte, président de la CCI Pau Béarn : « Nous voulons bousculer les esprits !

Nov 15, 2017 | Economie, Presse française

Didier Laporte, président de la CCI Pau Béarn :  « Nous voulons bousculer les esprits ! »

Pour Didier Laporte, « il faut regarder devant, aller vers le business d’avenir ».

© J.-P. gionnet

 

Par Propos recueillis par Gérard Cayron, publié le , modifié .

Les premières Rencontres de l’attractivité territoriale, dédiées au Béarn, ont lieu jeudi à Pau. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie expose les enjeux.

Les Rencontres de l’attractivité territoriale, premières du genre, sont lancées. Portées par la Chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn, elles se tiendront ce jeudi 16 novembre après-midi à l’hippodrome de Pau. Cette journée permettra d’aborder de nombreuses questions liées au développement économique local, au travers de tables rondes thématiques animées par les regards d’experts et les témoignages d’acteurs locaux. Mais pas seulement.

Le président de l’organisme consulaire, Didier Laporte, qui en dit plus ici, veut en effet passer à l’action dans la foulée !

  • Que sont exactement ces premières Rencontres de l’attractivité territoriale ?

Pas un « bidule » de plus en tout cas ! Par le passé, il y a eu un forum Béarn-Bigorre et je ne veux pas le supplanter. Nous voulons plutôt quelque chose qui bouscule les esprits, et c’était d’ailleurs une volonté émise pendant ma campagne. Il faut regarder devant, aller vers le business d’avenir, et se poser une question : comment faire mieux ? On ne s’interroge jamais sur notre manque d’attractivité.

  • Vous admettez donc, indirectement, que le Béarn n’est pas assez attractif…

Effectivement, quand on a le nez dans le guidon, difficile de voir ses faiblesses. Nous avons mandaté le cabinet CEIS pour qu’il nous livre une photo du territoire, afin de savoir quel est ce que j’appelle notre « point zéro ». Les résultats de son étude seront commentés ce 16 novembre. Après, l’objectif sera de se retrousser les manches : on fait quoi ? Avec quelle stratégie ?

  • Cela vaut-il aussi pour la filière tourisme du département ?

On connaît nos nombreuses filières d’excellence dans l’industrie. Mais s’il y en a une qu’on ne met pas assez en avant, c’est l’industrie touristique. Le 64 a des atouts, gastronomiques, d’art de vivre : très bien ! Mais on ne travaille jamais dessus. Voilà pourquoi j’ai remis en place une commission tourisme, à la CCI, et relancé le cluster, car il faut fédérer tous les acteurs.

  • Quels sont les enjeux pour le monde des entreprises ?

Nous sommes tous « affamés » de développement, car cela reste quand même la finalité, et l’innovation en est l’un des éléments. Il faut donc avoir des productions dans l’air du temps. Pour cela, il est nécessaire de faire venir des talents. Ce qui pose, de suite, la question de l’emploi du conjoint, de la formation des enfants. On doit donc disposer d’une offre adéquate.

  • Concrètement, que va-t-il se passer ? Le Béarn se dotera-t-il d’ambassadeurs, par exemple ?

Des ambassadeurs ? C’est une piste, mais il y en a d’autres sur lesquelles on travaille. L’essentiel est de démarrer des choses, de se mettre en actions – au pluriel – avec l’ensemble des chambres consulaires qui se sont associées. La CCI peut être un moteur mais, pour se doter d’un outil de promotion du territoire, on a besoin de tout le monde. De la Région, des intercommunalités, etc.

  • Mais vous allez déjà au-devant de ces acteurs locaux à l’occasion de ces rencontres territoriales ?

Il faut fortement réancrer la CCI dans les territoires. Voilà pourquoi, tous les deux mois, et afin de jouer un rôle d’interface entre les mondes politique et économique, nous allons à la rencontre des acteurs des territoires. Je suis allé à Nay, Oloron, et récemment en Béarn des Gaves où il y avait quand même 70 personnes alors que ce petit territoire ne pèse que 5 % du poids économique du Béarn. On sent une attente ! Grâce à la cellule « Invest in Pau-Pyrénées », nous avons passé une convention avec les huit intercommunalités béarnaises. Qu’elles soient toutes là est déjà une première ! Mais chacun participe avec une contribution puisque, par exemple, l’étude du cabinet CEIS est cofinancée.

  • Doit-on y voir une tentative de substitution au Pays de Béarn cher à François Bayrou ?

On ne peut pas lui faire ombrage. Je rappelle que notre seule vocation est le développement économique. La CCI n’est que le porte-voix des 16 300 entreprises du Béarn, qui souhaitent la mise en valeur de leur territoire car elles rencontrent des difficultés, d’approvisionnement, de recrutement ou de développement. Le Pays de Béarn, en revanche, va bien au-delà. Et il ne m’appartient pas de dire quelle forme il doit prendre, ce qu’il doit faire, ni quel sera son périmètre.

Le programme

Ce jeudi 16 novembre, de 14h30 à 18h30, à l’hippodrome de Pau. Trois thèmes seront abordés au cours de tables rondes :

– Comprendre le défi de la compétitivité et de l’attractivité territoriale. Dans une économie mondialisée, pourquoi l’attractivité des territoires est-elle au cœur des préoccupations ? Comment s’articulent « attractivité et nouveau marketing » ? Quel est le marché de l’implantation d’entreprises en France ?

– Dans un contexte de compétition territoriale, quelles sont les forces du Béarn ? Que nous révèlent les chiffres clés de l’attractivité économique de Nouvelle-Aquitaine par rapport à ceux d’autres régions ? Quels sont les effets de levier des investissements publics sur l’économie locale, le marché de l’immobilier, le commerce et le tourisme ? Quels sont les projets structurants, les dynamiques économiques et les réels facteurs d’attractivité du Béarn ?

– Comment fédérer toutes les forces vives du territoire ? Notre défi : agir pour le Béarn. Avec quels outils et quelles actions concrètes pour développer une nouvelle dynamique pour le Béarn ? Sur quels axes structurants appuyer un marketing territorial collaboratif ?

18h30 : clôture des travaux avec Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine.

Les participants : Christophe Alaux, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille ; Johann Crapel, chargé de la promotion des territoires et implantation d’entreprises chez Regional Partner ; Agnès Champalaune, responsable attractivité, performance et qualité pour l’Agence de développement et d’innovation de la Nouvelle-Aquitaine ; François Matraire, directeur interrégional Grand Sud-Ouest de Business France ; Walid Ben Youssef, directeur des activités « secteur public local » du cabinet CEIS.

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